Je suis du verre du verre clair et vide…
Je ne suis que vide et futilité
Je suis un étranger vide une copie conforme de ma forme
Je me sens comme une fenêtre peut-être une vitre brisée
Je suis un humain de verre
Je suis un humain de verre qui disparaît sous la pluie
Je me tiens parmi vous tous en agitant mes bras et mes mains invisibles
Je crie mes mots invisibles
Je suis tellement fatigué
Je commence à me fatiguer
Je vous fais signe d'ici
Je rampe et cherche l'ouverture du vide complet et définitif
Je vibre en isolement parmi vous
Je crie mais ça sort comme des morceaux de glace claire
Je signale que le volume de tout cela est trop élevé
Je fais signe
J'agite mes mains
Je disparais
Je disparais mais pas assez vite
*
on suppose généralement que la solitude peut découler de la conviction qu’il n’existe aucune personne ni aucun groupe auquel on appartient
on peut considérer que cette non-appartenance a une signification beaucoup plus profonde
quel que soit le degré d'intégration elle ne peut pas éliminer le sentiment que certaines composantes du soi ne sont pas disponibles parce qu'elles sont séparées et ne peuvent être récupérées
une partie de cette partie clivée est projetée sur d'autres personnes contribuant au sentiment que l'on n'est pas pleinement en possession de soi-même que l'on n'appartient pas pleinement à soi-même ni par conséquent à quelqu'un d'autre
les parties perdues aussi se sentent seules