le racisme de l’intelligence est un racisme de classe dominante qui se distingue par une foule de propriétés de ce que l’on désigne habituellement comme racisme c’est-à-dire le racisme petit-bourgeois qui est l’objectif central de la plupart des critiques classiques du racisme à commencer par les plus vigoureuses comme celle de Sartre
ce racisme est propre à une classe dominante dont la reproduction dépend pour une part de la transmission du capital culturel capital hérité qui a pour propriété d’être un capital incorporé donc apparemment naturel inné
le racisme de l’intelligence est ce par quoi les dominants visent à produire une théodicée de leur propre privilège c’est-à-dire une justification de l’ordre social qu’ils dominent
tout racisme est un essentialisme et le racisme de l’intelligence est la forme de sociodicée caractéristique d’une classe dominante dont le pouvoir repose en partie sur la possession de titres qui comme les titres scolaires sont censés être des garanties d’intelligence et qui ont pris la place dans beaucoup de sociétés et pour l’accès même aux positions de pouvoir économique des titres anciens comme les titres de propriété et les titres de noblesse