souvenir
Le vent du Nord-est souffle,
Je l’aime entre tous,
Car il annonce l’esprit de feu
Et promet bon voyage aux navigateurs.
Mais va maintenant, va et salue
La belle Garonne
Et les jardins de Bordeaux
Là-bas, où le sentier longe la rive exacte,
Où le ruisseau plonge dans le fleuve.
Mais plus haut
Un couple noble regarde au loin,
Le chêne marié au peuplier d’argent.
Il m’en souvient bien encore,
Et les ormes penchaient leur large cime
Sur le moulin.
Mais dans la cour pousse un figuier.
Aux jours de fête,
Les femmes de ces lieux, les femmes brunes vont
Sur le sol soyeux
Au temps de mars
Quand la nuit est égale au jour
Et sur les lents sentiers passent lourds
De rêves d’or
Les souffles berceurs.