l’univers est truqué
le temps est réversible
qui peut dire si les schizophrènes n’ont pas raison
je suis vivante et vous êtes morts
le libre arbitre est une illusion
ces fragments idiots du quotidien
c’est le travail de
Vannina
elle utilise des citations issues de lieux variés
qu'elle installe comme
un plasticien installerait des objets
c’est
son dispositif personnel particulier
c’est
une grammaire qui lui est propre
sommes-nous conscients
des dispositifs discursifs qui nous déterminent
utiliser
des fragments d’histoires
de romans,
de publicités
de discours
des résumés de séries
des extraits divers
faire
des propositions fictionnelles
parmi celles que vous connaissez
ces installations font surgir
des possibilités
d’articulations
des choses de la vie
de la mémoire
le résultat est
un questionnement
un agencement machinique
ces textes banals
ces fragments idiots elle les instrumentalise
ils composent tout ce que l’on veut
elle essaye
dans la mesure du possible
de se mettre froidement en condition
d’extériorité
radicale
c’est par le montage qui devient
une grammaire nouvelle
une mise en place non utilitaire des énoncés
qu'elle fait dériver
ces messages
c’est la dérive qui fait surgir l’arrière-plan
l’installation objective
dépayse
déplace et produit
de l’écart
elle donne peut-être
une autre possibilité d’interprétation
elle laisse le lecteur faire surgir à sa guise
d’autres voies
d’investigation
le lecteur peut recomposer et utiliser
les objets-textes
l’important est de saisir
comment on se déplace
comment on utilise ces objets
comment on produit
de l’écart
un décalage
c'est-à-dire
une vue extérieure qui réinterroge et offre
de multiples possibilités
à la pensée
ceci
pour sortir des cadres
pour
une ouverture
une liberté
Vannina Maestri
réinvente en permanence de l’imaginaire
il y a
ceux qui s’en vont
il y a
ceux qui restent
par exemple
même quand on se trompe on peut avoir raison