l’ambition de ses membres n’a certes jamais été d’être la négation en acte de l’Économie régnante
ils n’aspirent tout au contraire qu’à devenir les golden boys des bas-fonds
calcul qui est tout sauf utopique
sous nos yeux l’économie du crime est en train d’accomplir la dernière étape du processus
rendre enfin rentable la délinquance des pauvres et des laissés pour compte qui jadis était la part d’ombre des sociétés modernes qu’elles conservaient à leurs marges
la délinquance des pauvres qu’on croyait improductive est désormais reliée aux réseaux qui produisent le profit
du dealer de banlieue jusqu’aux banques de Luxembourg la boucle est bouclée
l’économie criminelle est devenue un sous-produit de l’économie globale qui intègre à ses circuits la marginalité sociale
à la question posée il convient donc de répondre clairement que si la Caillera est visiblement très peu disposée à s’intégrer à la société c’est dans la mesure exacte où elle est déjà parfaitement intégrée au système qui détruit cette société
c’est évidemment à ce titre qu’elle ne manque pas de fasciner les intellectuels et les cinéastes de la classe dominante dont la mauvaise conscience constitutive les dispose toujours à espérer qu’il existe une façon romantique d’extorquer la plus-value