toujours le même tracé
visiblement la même inclinaison
une incohérente turbulence
certains endroits ne sont pas dégagés
et sont brillants de glace
une explosion de bulles blanches
ces mêmes crissements
des pas
le rythme et la mélodie
une lourde colonne d'eau bleue sombre
une solution de continuité
j’ai rendez-vous avec le dehors
le chaos incompris
le froid
sur la peau
dans tout le corps
un engourdissement
étrange
inquiétant et agréable
effort vain d’abolir l’intervalle
le vent passe et ça ne fait pas toujours du bien
le regard
lorsqu’il se précise sur de tels détails
devient l’organe
des émerveillements
la distance creuse ces mouvements lointains
il y a
des zones de confluence
je reste
un peu sur ma fin
changé par les profondeurs
attendez
j’ai les preuves
s’extraire du silence
acquérir l'habitude du dépouillement
accomplir l’impossible
devenir
un étang noir
on voit
et
de ce fait
si clairement la vie s’enduire de douleur
dans les reliefs
les lignes s'effilochent
travail des forces et des matières
ramasser
les fétiches
les bribes
pour donner
le corps du moment inauguré le monument
obscurité
d’
une nuit absente
lumière
d’
une pénombre perpétuelle
lumière hors du temps
en boucle légère
la vie s’est attardée
c’est tout
c’est pourquoi nous voyons.
*
Maman est comme la nuit
elle s’éteint doucement
lentement
sans un bruit
sans un cri entre ses quatre murs blancs
sans un regard
notre vie si brève s’en va
maman est loin
ses paupières sont du sable
de la poussière qui l’emporte
sans promesse
sans un au-revoir
elle part
et moi
dans cet enfer
ce monde sans avenir
que vais-je devenir ?