promenade
sans me faire de soucis
je
poursuivis
ma route
selon
mon désir les pierres disparurent et le vent
tomba
je
marchais
d’
un bon pas
et
comme
la route descendait
je relevais
la tête
raidissais
le corps
et me croisais
les bras derrière
la tête
comme
j’aime les forêts
de pins
je traversais
des forêts de pins et comme
il ne me déplaît pas
de contempler silencieusement
le ciel étoilé
les étoiles montèrent lentement
paisiblement pour moi
dans le ciel déployé comme
elles ont d’ailleurs coutume
de le faire
j’apercevais seulement
des nuages allongés que le vent
soufflant à leur hauteur
déplaçait dans
les airs ...
c’est ainsi que
je jouais avec ma vie future et
je tentais obstinément d’oublier
en même temps en clignant des yeux
je regardais le ciel
qui était d’
une couleur
particulièrement heureuse
il y avait longtemps que
je ne l’avais pas vu
ainsi
j’en fus ému et
je me remémorai certains jours où
j’avais cru déjà le voir
ainsi
je cessai
de me boucher les oreilles
j’ouvris tout grands les bras
et les laissai retomber parmi les herbes
j’entendais au loin quelqu’un sangloter doucement
le vent se leva et
une multitude de feuilles sèches
que je n’avais pas vues auparavant s’envolèrent dans
un froissement
des fruits encore verts tombèrent sans raison
des arbres
d’affreux nuages s’élevèrent
derrière
une montagne
les vagues
du fleuve grincèrent et reculèrent
sous le vent
je me levai d’
un bond
mon cœur me faisait mal car
il me semblait maintenant impossible
de jamais sortir
de mes souffrances
je m’apprêtais
à faire demi-tour pour quitter ce pays et retrouver
ma vie d’autrefois
quand
une pensée me vint à l’esprit
comme
il est étrange que de nos jours encore
des personnes
de qualité
pour franchir
un fleuve
usent d’
un procédé
si incommode
la seule explication
est
qu’il doit s’agir
d’
une ancienne coutume
je secouai la tête
tant
j’étais étonné