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Raphael Vargas
Pierres
A Roger Caillois
1
La pierre est un livre qui renferme le passé.
Celui qui l’ouvre, découvre des paysages,
des témoignages des origines, des mythes de la création,
des hymnes aux dieux, des cartes insoupçonnées des étoiles.
Ecrites dans une langue énigmatique,
ses pages parcimonieuses couvrent des siècles.
Il faut des nuits infinies pour le lire.
2
Des pierres dispersées dans la plaine
On les regarde et on se demande ce qu’elles sont
Des graines ? Des crânes ?
Des braises qui ont brûlé
il y a des millions d’années ?
On les emporte et on les interroge
on les porte à l’oreille
on cherche leur regard
on les pèse dans la paume de la main
– quand on les caresse
il faut prendre conscience
qu’on palpe le fantastique naturel
3
Qui peut réveiller une pierre ?
Pas le vent. Ni le feu.
Endormie elle a connu des guerres et des déluges.
Mais un beau jour, à l’ombre d’un arbre,
une main enfant…
4
Le temps est un poète et la pierre est son livre.
Ses vers sont obscurs, peut-être inextricables.
Et pourtant,
une seule image suffit pour nous enchanter.
5
Laisse-moi te regarder, pierre,
caléidoscope inépuisable, source de poésie,
ferment actif de l’imagination
Raphael Vargas
Un hymne à la vie
sur oeuvres ouvertes
ici
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