sans
la poésie infinitésimale
il n’existerait
ni
téléphone portable
ni
GPS
Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
sans
la poésie infinitésimale
il n’existerait
ni
téléphone portable
ni
GPS
paroles fanées
vous aviez des odeurs de roses
et
je courus
vers la forêt
dans l’obscurité totale
j’avais
passé la nuit
au pied
de la montagne
dans
une cabane accueillante
parmi
les myrtes et le parfum
des cistes
de Crète
làdes cygnes avaient joué à mes côtés dans les flots dorés du Pactole et la lumière de la lune m’avait découvert un vieux temple de Cybèle,caché dans un bosquet d’ormes comme un fantôme farouche...
la contrée d’où je venais s’étalait à mes pieds comme une mer pleine de jeunesse et de vie
le printemps me saluait d’une immense fête de couleurs et de même que le soleil du ciel se retrouvait dans les mille modifications que la terre fait subir à la lumière mon esprit se reconnaissait dans la plénitude de vie qui l’assaillait de toutes parts
sur la gauche vrai géant le fleuve jubilant se précipitait dans les forêts du haut d’une paroi de marbre suspendue au-dessus de moi où l’aigle jouait avec ses aiglons où les cimes neigeuses offraient à l’Éther bleu leurs étincelles
à droite des nuées d’orage s’amoncelaient au-dessus des forêts du Sipyle
je ne sentais pas la tempête qui les portait rien qu’un souffle dans mes cheveux mais j’entendais leur tonnerre comme on devine la voix de l’avenir et je voyais leurs flammes comme la lumière lointaine de la divinité pressentie
ouvrir Hölderlin
propose une lecture renouvelée de l’œuvre du grand poète allemand, à distance de la tradition heideggerienne et en dialogue avec d’autres poètes.
la recherche d’un Hölderlin sans Heidegger entraîne une double réévaluation
celle de la rencontre avec la Révolution française dans l’élaboration de la pensée du poète et celle de l’importance des poèmes terminaux dits de la folie ici considérés au même titre que ses poèmes les plus connus
cet autre Hölderlin montre ce qui dans l’humanité est capacité possible d’un Bien commun dont le divin les dieux sont pour lui le nom
que n’ai-je pu éviter
le seuil
de vos écoles
la science que j’ai suivie au fond
de ses labyrinthes
dont j’attendais
dans l’aveuglement
de la jeunesse
la confirmation
de mes plus pures joies
la science m’a tout corrompu
oui
je suis devenu
bien raisonnable auprès de vous
j’ai parfaitement appris à me distinguer
de ce qui m’entoure
et me voilà isolé
dans la beauté du monde
exilé du jardin où je fleurissais
dépérissant au soleil
de midi
c’est clairement en disciple de Rousseau qu’Hypérion développe sa propre vision de l’enfance et son hostilité à l’enseignement dispensé par l’école
l’action négative de celui-ci a pour cœur une séparation prématurée et peut-être irréversible d’avec la beauté du monde telle que l’enfant est capable de l’éprouver
le résultat en est une sorte d’individuation forcée l’apprentissage d’une distinction purement négative entre soi-même et le monde productrice d’une subjectivité desséchée et abstraite
séparer l’enfant de la beauté briser sa capacité à fusionner avec l’être des choses et du monde c’est le premier pas dans la destruction en lui d’une disposition au divin
oui
l’enfant reste
une créature divine
aussi longtemps qu’il n’entre
pas dans les mimétismes
de l’adulte
sa beauté
est d’être ce qu’il est
totalement
la contrainte
de la Loi et du Destin ne peut l’atteindre
il n’y a place en lui que pour
la liberté
En lui est la paix
il n’est pas encore en conflit avec lui-même
en lui est la richesse
son cœur ignore l’indigence
de la vie
et parce qu’il ne sait rien de la mort
il est immortel
mais cela
les hommes ne le souffrent
point