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Défense
de la littérature autobiographique
On croirait vraiment, à lire les critiques, que l’interrogation sur soi-même, l’autobiographie, l’autoportrait, le journal, la méditation intime, sont des genres littéraires nouveaux, qui empiètent abusivement, par leur abondance déplacée, sur les immarcescibles droits de l’épopée, du roman d’aventure, de la fresque sociale ou de l’abstraction philosophique. Est-ce que les Confessions de saint Augustin ne sont pas un peu antérieures, pourtant, à Madame Bovary, et même à Cent Ans de solitude ? Est-ce que les Confessions de Rousseau ne sont pas plus intéressantes, littérairement, que La Nouvelle Héloïse ? Est-ce que Samuel Pepys, Joubert, Amiel, les journaux de Virginia Woolf, de Julien Green ou de Kafka, ne nous parlent pas autant de l’homme, et de ce que c’est que de vivre, que ne faisaient La Chanson de Roland, Les Misérables ou Guerre et Paix ?
Renaud Camus / Vaisseaux brûlés
Photographie R.C.
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