je me tiens
devant
un arbre enneigé
et l'arbre se tient là
devant
moi
il se présente à moi
l'arbre et moi
nous
nous présentons l'un à l'autre
quand l'arbre se tient
là
et que nous lui faisons
face ...
en rapport
l'un avec l'autre
placés l'un devant l'autre
je suis l'arbre et moi
il ne s'agit donc pas
dans cette présentation
de représentations
qui voltigent dans ma tête
qui fait ici
à proprement parler
la présentation
l'arbre ou moi
?
ou les deux
?
ou chacun des deux
?
nous nous mettons
tels que nous sommes
non pas seulement avec la tête
ou avec la conscience
en face de l'arbre enneigé
et l'arbre se présente à nous
comme celui qui est
ou même
est-ce que l'arbre
ne serait pas plus avenant
que nous
?
l'arbre
ne s'est-il pas présenté à moi
avant
pour que je puisse
me porter au-devant de lui
et lui faire face
?
assurément
dans ce que j'ai nommé
présentation
il se produit aussi de diverse manière
ce qu'on décrit comme relevant
du domaine de la conscience
et que l'on perçoit comme appartenant
au champ psychique
mais
est-ce que l'arbre se tient
dans la conscience
ou bien est-ce qu'il se tient
dans la montagne
?
est-ce que la montagne
se situe comme expérience vécue
dans l'âme
ou bien
comme étendue sur la terre
?
la terre est-elle
dans notre tête
ou bien
sommes-nous debout sur la terre
?
lorsque nous pensons à ce que c'est
qu'un arbre
qui se présente à nous
de sorte que nous pouvons nous placer
dans le face à face avec lui
alors il convient enfin de ne pas
laisser tomber cet arbre
mais avant tout de
le laisser être debout
là où il est debout
pour quelle raison disons-nous
enfin
?
parce ce que
la pensée
jusqu'ici ne l'a encore jamais
laissé être debout
là où il est