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Abba
Notre Père dans les cieux
Que ton Nom soit sanctifié
Que ton règne vienne
Que ta volonté soit faite
Sur la terre comme au ciel
Donne-nous aujourd'hui
La nourriture nécessaire à notre vie
Libère-nous de nos dettes
Comme nous-même libérons nos débiteurs
Ne nous laisse pas emporter
Par l'épreuve
Délivre-nous du pervers
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Au-delà des mots et au coeur des mots qui nous sont plus ou moins familiers, il s'agit sans cesse de revenir au Silence ( la langue sacrée), de revenir à son centre ( le temple saint ) et, là, d'entrer dans le Souffle (l'esprit, le pneuma) de Celui qui a prié ces paroles. Alors ce n'est plus moi qui prie, c'est " Je Suis " qui prie en moi... Tout ceci ne sera pas le fruit d'une spéculation ou d'un rêve, mais davantage celui d'une pratique. Simone Weil à ce propos
:Je me suis imposé pour unique pratique de réciter le Notre-Père une fois chaque matin avec une attention absolue. Si pendant la récitation mon attention s'égare ou s'endort, fût-ce d'une manière infinitésimale, je recommence jusqu'à ce que j'aie obtenu une fois une attention pure...La vertu de cette pratique est extraordinaire et me surprend chaque fois, car, quoique je l'éprouve chaque jour, elle dépasse chaque fois mon attente.
°Simone Weil, Attente de Dieu, in introduction de Joseph-Marie Perrin, op., La colombe, éd. du Vieux Colombier, 1949, réed., Fayard, 1969, éd. du Seuil, 1977, p. 78-79.
Source Jean-Yves Leloup, Notre-Père, Albin Michel p. 58-59