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Sans odeurs
un océan d'images du passé disparaît
il y a l'obscurité et il y a la lumière
il y a les hommes et les femmes
il y a la nourriture
il y a les restaurants
les maladies
il y a le travail
la circulation
les journées....
Accompagnée par un ensemble à cordes, la voix d'Eva Green égrène des évidences, au rythme des images qui les illustrent : hommes et femmes, lieux, objets, nourriture, sentiments. Durant ces toutes premières minutes de Perfect Sense, on se demande à quoi s'attendre. Les moyens semblent gros, les mots trop importants, ou trop usés. Les images, mélange d'archives et de plans documentaires tournés aux quatre coins de la planète, semblent annoncer l'un de ces kaléidoscopes un peu lassants du monde, dont semblent toujours devoir émerger une grande morale, et quelques vérités plus grandes encore.
Mais Perfect Sense est touché par la grâce, et l'on n'hésitera pas plus de quelques scènes à se dire que l'on a sous les yeux l'un des plus jolis films d'amour que les dernières années nous aient donnés à voir.
Voilà,
la lumière s'est éteinte,
mais chacun sent le souffle de l'autre.
Ils savent ce qu'ils doivent savoir.
Ils s'embrassent.
Ils sentent
leurs larmes couler sur leurs joues.
Et s'il restait
encore quelqu'un capable de les voir,
il verrait là des amoureux ordinaires,
qui se caressent l'un l'autre le visage,
les corps soudés,
les yeux fermés,
indifférents au monde qui les entoure.
Parce que c'est ainsi que la vie continue.
Comme ça.
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