une joie
dont on serait tenté de croire qu’elle a explosé
un jour
il y a longtemps
une étoile intérieure
un peu de cette poussière
un regard
du silence où je peux lire
jadis j’ai connu la passion
mais maintenant
je n’ai plus que celle de la patience et du désir
du silence crayonné au fusain
c’était
une fois de plus comme si
une chose belle
une figure humaine
une promeneuse
un peu de chance
une tout autre histoire
une nouvelle histoire
une autre espèce d'histoire
un mélange
plus ou moins stable de lumière et d’ombre
un nouveau ruisseau
une source neuve
de rencontre
de parole
un autre moment du jour
une grâce
un délai accordé
une séparation retardée
un sourd déchirement atténué
une lampe
à votre chevet pour éloigner les fantômes
une heure où cette lumière
une lame
il
se produisait
donc
une espèce
de métamorphose
une poigne autoritaire
ou par le fouet de
la foudre
une pression
presque imperceptible et tendre comme
une caresse
une maison
un temple
une musique
je crois que c’était le reflet très affaibli
de cela qui me parvenait
encore
comme nous parvient cette lumière si vieille
que les astronomes l’ont appelée
fossile
une
grande maison
aux portes ouvertes
une
lampe invisible
éclairait sourdement
le ciel
était comme
une paroi de verre
vibrant à peine au passage de l’air
les
chemins
étaient ceux
d’
un refuge
l’
herbe
et la faux ne faisaient plus
qu’
un
le
silence
était moins rompu
qu’agrandi par l’aboi d’
un chien
et
les derniers faibles cris
des oiseaux
un vantail
plaqué
d’
une mince couche d’argent
avait tourné vers moi son miroitement
c’est alors
c’est là qu’était apparu
relativement loin
de l’autre côté à la lisière du champ
parmi d’autres arbres de plus en plus sombres
et qui seraient bientôt plus noirs que la nuit
abritant leur sommeil
de feuilles et d’ oiseaux
ce grand cerisier chargé
de cerises