monologue
sous la forme
d’
un opéra-parlé
oscillant subtilement entre vers libres incantatoires et petites situations narratives pour mieux revisiter de l’intérieur les ultimes moments
d’
un
être
disparu
connu ou inconnu
il y a
face à lui l’avenir
tendu comme
un reproche
et
les fantômes de ceux qu'il ne verra plus
bien vivants
il
a vécu
dans la honte
il
a parlé
à des femmes hébétées
il
a été ivre
avec les hommes ivres
Polichinelle
ne ressemble a rien
de connu
une forme travaillée
qui
exploite toutes les ressources
syntaxiques
rythmiques métaphoriques
lexicales
et on s’aperçoit
qu’elles sont nombreuses
d’
un parler
qui
est constitué
d’
un mélange
en principe pauvre et stupide
d’argot de néologismes et d’américanismes
etc
rarement utilisé
comme matériau littéraire
un mélange verbal
presque aussi déconcertant
quand on l’aborde
que l’ancien français
par exemple
mais comme pour l’ancien français l’accoutumance
est rapide parce que la structure est là derrière
qui tient tout
je suis
très très chaude
nous crache Missy Elliott du poste
de Johannes
je
suis
une tache
d’
huile dans
un gobelet de Volvic
demain
je
serai
une tulipe
dans
un godet
en bronze de gin tonic