copier un texte copier la poésie 

ce n'est pas 

simplement reproduire des mots sur une page 

c'est entrer 

dans le rythme le souffle et la respiration de ce texte 

c’est laisser 

la main suivre les courbes des lettres 

comme si 

chaque signe portait en lui 

le murmure de la pensée 

de l’auteur 

copier la poésie 

c'est absorber 

le mouvement intérieur de la langue 

sentir 

la tension et la détente des phrases

le silence entre les mots 

la musique 

des sons répétés et variés

copier la poésie 

c'est aussi 

une manière d'habiter le texte de l’intérieur 

se laisser traverser par les images et les sensations 

jusqu’à ce que la page cesse d'être 

un objet et devienne un espace vivant 

où l'expérience du poème se répète et se transforme 

en une compréhension sensible et intime

ce geste transforme celui qui copie en lecteur actif 

en témoin de la vie du poème et parfois 

en créateur silencieux 

car la reproduction attentive fait apparaître 

des nuances invisibles à la première lecture 

et révèle que chaque texte est un monde à explorer 

où le mot devient souffle 

et le souffle devient paysage

il y a 

dans 

l’illisibilité

un tremblement secret

comme si 

les mots soudain
refusaient d’être capturés

ils se défont en ombres
poussière de sens sur la langue

ce qui échappe alors
est parfois plus vrai

que ce qui 

se lit

le poète avance largo dans ses pensées

largo

c’est le pas large du temps
quand il respire 

enfin

une lenteur qui déplie la lumière
qui laisse chaque battement
trouver sa place dans 

l’air

dans ce rythme étiré le monde se dénoue et l’âme moins pressée
se souvient qu’elle sait encore
écouter

un 

tempo 

lent et majestueux

plus lent que 

adagio

une impression 

de solennité d’ampleur et de gravité

le vent glisse largo sur les collines
étirant l’ombre des arbres

comme un souffle 

qui prend tout 

son temps

le couple de merles est suspendu

sous le balancier incertain des 

demi-horloges

le jour s’effrite en heures 

magnoliennes

pétales 

suspendus dans la lumière

le temps 

n’ose plus avancer 

il écoute 

grandir le parfum du monde

devant un rouge 

qui cherche aussi du sens ailleurs

ou encore nulle part

parler avec les impasses

c’est 

poser la main sur leurs murs sans chemins
écouter ce que dit le silence
au fond des 

tournants

 arrêtés

elles 

murmurent 

que rien ne s’achève

certaines 

fins sont des respirations

en leur cœur fermé
dorment d’autres issues indociles

 

matière noire matière fantôme 

deux noms pour dire la présence d'un absent deux façons de désigner ce qui structure l'univers tout en échappant à nos sens à nos instruments à notre logique 

la matière noire 

est cette masse silencieuse qui ne brille pas ne réfléchit rien ne parle que par son influence gravitationnelle comme une main invisible qui façonne la forme des galaxies qui maintient les étoiles dans leur danse et soutient les architectures cosmiques sans jamais se montrer

matière fantôme 

parce quelle traverse le réel sans y laisser de trace directe elle est là sans être là elle pèse sans apparaître elle agit sans se manifester elle rappelle que l'univers n'est pas fait seulement de ce que nous voyons mais surtout de ce qui nous demeure caché comme si le visible n'était qu'

une fine 

pellicule flottant 

sur une mer profonde et mystérieuse

dans cette matière noire se tient peut être la part secrète du cosmos celle qui relie les lois physiques à une énigme plus ancienne celle qui nous oblige à reconnaître les limites de notre connaissance et à contempler la possibilité d'un réel plus vaste plus multiple que ce que nos yeux peuvent embrasser

matière noire matière fantôme 

une présence absente qui donne sa structure 

à tout ce qui existe 

une 

ombre 

cosmique 

qui soutient la 

lumière et rappelle 

que le monde tient autant 

par ce qui se voit que par ce qui 

se retire dans 

l'infini

le mystère et la beauté du photon 

tiennent dans cette impossibilité de le saisir sans le transformer dans cette tension entre être et apparaître il est la plus petite unité de lumière et pourtant il porte en lui une immensité de questions il voyage sans masse sans repos indifférent au temps comme s'il glissait sur la trame même du réel il n'existe que dans son mouvement pur et dans l'étincelle qui le trahit lorsqu'il rencontre la matière

sa beauté naît de sa double nature onde et particule présence instable qui refuse le choix et montre que la réalité n'est pas obligée d'entrer dans nos catégories rigides 

le photon est un messager du cosmos mais un messager paradoxal qui transporte une information tout en demeurant presque immatériel

il est 

le souffle premier 

qui nous parvient des étoiles 

une mémoire lumineuse qui a traversé des millions d'années 

pour se déposer dans notre œil 

un matin quelconque 

le photon relie le plus lointain au plus intime 

il inscrit dans notre perception la trace d'un univers 

qui déborde infiniment 

la pensée humaine

dans 

le photon 

il y a 

la promesse 

d'une clarté et la certitude 

d'un secret 

il éclaire pour mieux questionner 

il révèle pour mieux se dérober 

sa beauté 

tient dans ce paradoxe 

dans cette pureté mouvante où la science 

touche presque la métaphysique 

comme si 

chaque 

fragment de lumière 

contenait 

le 

murmure 

discret de l'origine 

du monde

c’est la marge qui fait tenir le mystère 

le mystère ne vit jamais au centre trop exposé trop défini il naît dans les bords dans les zones en retrait où le regard ne s’attarde pas où le sens se forme sans se figer 

la marge est cet espace mince et pourtant essentiel où quelque chose échappe toujours où le visible laisse place à l’indicible

dans la marge le réel respire autrement il se défait de ses contours rigides il laisse affleurer ce qui na pas encore de nom ce qui hésite entre apparition et retrait 

la marge 

est le lieu des possibles 

c’est là que le sens se prépare 

demeure se transforme

le mystère ne tient que parce qu’il reste en partie voilé et ce voilement habite précisément la marge cette frontière mouvante entre le clair et l’obscur entre ce que l’on sait et ce que l’on pressent dans le cœur des choses

sans marge tout serait exposition totale transparence forcée et la transparence absolue tue le mystère le réduit à une mécanique plate alors que la marge en préserve la profondeur la vibration la vie

c’est la marge qui tient le mystère comme une couture fine tient ensemble deux tissus différents sans elle tout se déferait ou tout serait trop collé trop explicite 

la marge 

est la condition du secret

elle en est 

la respiration la protection 

et la promesse

 

Angélique Boissière Sara

la dame de l'intime secret 

une présence qui ne se montre jamais directement elle avance dans les zones les plus silencieuses de l'être là où la pensée se déleste de ses formes trop lourdes et où le cœur reprend son souffle elle ne parle pas elle glisse elle veille elle habite les chambres secrètes du monde intérieur comme une lumière discrète qui ne demande rien mais éclaire tout ce quelle touche

elle est la gardienne des seuils ceux qui séparent le visible de l'invisible le dit du non dit le vécu du rêvé elle connaît les passages étroits où se déposent les vérités fines celles qui ne supportent ni le bruit ni la précipitation elle se tient proche du mystère non pour le résoudre mais pour le laisser respirer

la dame de l'intime secret 

porte en elle une douceur grave un savoir ancien qui se transmet sans mots elle reconnaît dans chaque être la part enfouie qui attend d'être accueillie elle ne force rien elle accompagne elle révèle par simple présence ce que la conscience n’osait pas encore regarder en face

elle est celle qui écoute 

ce que les autres ne perçoivent pas 

l'onde basse du désir 

la vibration fragile de la peur 

la naissance d'une compréhension nouvelle 

elle ouvre les portes intérieures sans les pousser 

elle invite l'intime à devenir clair sans jamais le profaner 

elle 

demeure 

dans l'ombre 

lumineuse où se tisse

la vérité la plus rare  celle 

qui naît du silence et demeure fidèle à 

l'être profond

temps profond 

espace sans mesure où les instants cessent d’être des points alignés pour devenir une matière dense et silencieuse ici le temps n'est plus la course des horloges mais une profondeur qui se déploie en couches superposées comme des strates géologiques de vie et de mémoire 

dans le temps profond 

le passé n'est jamais derrière il circule sous la surface comme une nappe souterraine et le futur n'est pas devant il respire déjà dans les plis de ce qui vient 

le temps profond 

ne se compte pas il se traverse c’est une qualité de présence une épaisseur du réel où chaque seconde porte la gravité de tout ce qui a été et la promesse de tout ce qui peut advenir 

dans ce temps là 

nous ne vieillissons pas nous nous enfonçons dans une dimension plus vaste où l'existence devient lente grave et lumineuse comme si le monde lui même cherchait à se souvenir de sa propre origine

dans les plis du temps 

se cachent 

des zones où la durée 

se replie sur elle même 

comme un tissu ancien 

chaque pli retient 

un éclat de mémoire 

un souffle oublié 

un fragment de lumière 

qui ne demandait quà revenir 

le temps n'est pas une ligne 

mais une étoffe vivante 

qui se froisse  se détend 

se replie pour révéler 

des profondeurs insoupçonnées 

dans ces plis se déposent 

les traces de nos gestes 

les échos de nos voix 

les pensées qui n'ont pas trouvé leurs mots 

ce sont des abris silencieux 

où le passé ne pèse plus 

où le futur palpite déjà 

comme une ombre douce 

dans les plis du temps 

nous percevons 

la respiration secrète du monde 

une continuité invisible 

qui relie ce que nous avons été 

à ce que nous devenons 

c'est là que se construit notre présence 

la plus intime fragile et pourtant 

infiniment étendue

 

monochrome d'automne

rouge de cadmium foncé

novembre

2025

rouge 

sans feu
chair du silence
je te vois te dissoudre en moi
je sais que 

je suis 

toi

none  l’effacement

vient le moment de tout retirer

de laisser la 

couleur 

se taire

le peintre ne peint plus 

il veille

le monochrome devient 

seuil 

pur

silence incarné

immobilité de l’âme 

après 

l’orage

ce n’est plus la couleur qu’on contemple

mais 

le repos 

du 

monde 

en elle

neige neige plus blanche que linge 

comme si 

la blancheur cherchait à se dire 

par degrés 

par effacement 

par pureté 

la neige tombe 

comme 

un linge étendu sur le monde 

elle recouvre les formes 

les durcit les adoucit 

et dans cette répétition 

neige neige plus blanche que linge 

quelque chose se déplie

 

une prière 

un murmure

 

la neige devient tissu

la terre devient corps 

le silence devient lessive de lumière 

elle blanchit les ombres 

elle lave les traces 

elle redonne au paysage 

une innocence provisoire 

neige neige plus blanche que linge 

comme une incantation qui transforme 

le froid en clarté  

la matière en voile pur

le monde chauffe en silence 

dans l’athanor du présent tout remue tout s’unit

tout se défait pour mieux

se recomposer 

la matière parle en étincelles 

le souffle se mêle au feu 

le feu aux ombres 

les ombres à la lumière 

 

je traverse ce laboratoire 

vivant 

où chaque instant

cherche 

sa propre transmutation 

je marche 

comme un artisan du réel 

les mains nues dans la poussière d’or 

je sens le plomb des jours 

se fissurer sous la poussée d’une clarté plus haute 

dans l’air une vibration secrète tourne lentement 

comme la roue invisible qui sépare et unit 

le même geste 

la même source 

je suis l’opération qui opère 

je suis la parole qui s’embrase 

je suis le seuil qui brûle en continu 

le monde devient simple 

une seule énergie 

une seule note 

un seul feu 

qui respire et recommence 

encore encore encore

  intense and cold 

aujourd'hui 

c'est

partie de neige 

étendue blanche immobile et pourtant vivante 

comme si 

chaque flocon portait 

un souffle secret 

elle se déploie en étendue fragile 

fragile et dense à la fois 

elle capte la lumière et la retient 

elle devient miroir du ciel et du silence 

le pas sur la neige résonne 

comme

une révélation du présent 

elle n’est ni décor ni surface mais matière 

de sensation et de pensée 

chaque trace marquée ou effacée raconte 

le passage du temps 

la neige n’est jamais identique à elle‑même 

et pourtant 

elle demeure fidèle à sa forme essentielle 

partie de neige 

comme 

une respiration du monde 

un intervalle 

où l’œil et l’esprit se rencontrent 

où tout devient présence et mystère

le voilement et le dévoilement 

forment une seule et même respiration de l'être un mouvement où toute apparition naît d'une absence et toute absence prépare une lumière 

dans l'art 

le geste du créateur ne montre jamais tout il laisse dans l'ombre une profondeur qui parle plus fort que les formes visibles le tableau le poème la sculpture sont des portes entrouvertes où le visible n'existe que soutenu par l'invisible 

dans le rêve 

le monde intérieur se déploie selon cette même alternance les images surgissent comme des éclats qui révèlent en se cachant encore elles disent sans dire montrent sans montrer et plongent la conscience dans un espace où chaque scène est un voile et une révélation 

dans la vie intérieure 

le même rythme se poursuit la vérité de soi ne se livre jamais totalement elle se dessine par couches elle apparaît puis se retire pour laisser mûrir une compréhension plus vaste ainsi l'être humain avance dans une oscillation faite de lumière discrète et d'ombre fertile où le sens naît précisément de ce qui se montre et de ce qui reste à découvrir

voiler 

pour dévoiler mieux
voiler la lumière 

dévoiler l’ombre 

laisser surgir ce qui se cache
voiler un secret

dévoiler une vérité

oser troubler le regard
entre voiler et dévoiler 

chercher l’équilibre

tenter d’exister

voiler
le monde
pour mieux le voir

dévoiler
le souffle
qui traverse tout

voiler
dévoiler
respirer entre les deux

ce qui se cache
se révèle
dans le silence

voiler
dévoiler
la lumière se fait fragile

voile et vent
dévoilent
l’ombre des choses

le voilement et le dévoilement 

deux notions centrales dans la philosophie en particulier chez Heidegger 

mais que l’on retrouve sous d’autres formes dans 

la phénoménologie la mystique et même 

la psychanalyse

le voilement  ce qui se retire en apparaissant

le voilement désigne le fait que la réalité

l’être la vérité ne se donnent jamais 

entièrement de manière 

directe

ce que nous percevons est partiel

filtré orienté par notre langage notre culture nos attentes

le voilement 

n’est pas 

un simple  

cacher 

 

c’est une modalité d’apparition

un phénomène où quelque chose 

se manifeste tout en conservant une part d’ombre

une limitation inscrite dans la condition humaine

chez Heidegger tout être apparaît toujours à partir d’un horizon caché  pour qu’une chose soit visible une autre doit rester dans l’ombre le monde n’est pas opaque par défaut  il se révèle en se dissimulant

le dévoilement  la vérité comme ouverture

le dévoilement est l’acte ou le mouvement par lequel 

une part du réel jusque-là cachée 

devient perceptible

Heidegger utilise le terme grec alètheia  non pas  vérité  comme exactitude 

mais comme dé-voilement 

sortie hors du 

retrait

le dévoilement 

ouvre 

un espace de compréhension

laisse apparaître ce qui était latent

met au jour les structures profondes de l’être ou de l’expérience

ainsi connaître 

n’est pas  ajouter des informations  mais laisser apparaître 

quelque chose qui était présent 

sans être visible

le lien essentiel entre voilement et dévoilement

le point vital 

il n’y a pas 

de dévoilement sans voilement

chaque dévoilement crée un nouveau voile

autrement dit 

ce que nous comprenons rend invisible autre chose

chaque vision implique une cécité

la lumière crée de l’ombre

le réel est un jeu dynamique entre ce qui se montre et ce qui se retire
le dévoilement n’est jamais total  il est toujours inachevé toujours limité  

non par défaut mais par essence

interprétations élargies

phénoménologie

l’expérience humaine est toujours partielle  

percevoir c’est dévoiler mais aussi choisir découper omettre

mystique

Dieu ou l’Absolu 

se manifestent par alternance de présence et d’absence  

révélation et secret sont indissociables

psychanalyse

le psychisme fonctionne par masquage  

le désir se dit à travers 

des formes voilées 

lapsus rêves 

symptômes

le voilement et le dévoilement 

décrivent la structure même de l’expérience 

le monde ne se montre jamais tout entier

la vérité apparaît par fragments

comprendre c’est naviguer entre clair et obscur

l’être se donne en se retirant

c’est un concept 

qui affirme que le réel 

n’est jamais totalement transparent 

c’est précisément cette tension entre visible et invisible

qui rend la pensée possible

novembre 2025

encres peinture et collage

L.A

elle est 

une particule insérée 

dans des ensembles instables et enchevêtrés 

elle n'est jamais un être isolé 

mais 

le point de croisement d'un immense réseau 

de forces visibles et invisibles 

elle vit au milieu 

de systèmes qui se transforment sans cesse 

systèmes 

sociaux historiques symboliques 

affectifs biologiques 

chacun de ces systèmes se superpose aux autres 

comme 

des strates mobiles 

qui se modifient au fur et à mesure qu'elle avance 

ainsi 

elle n'est pas le centre mais 

un nœud 

elle est traversée 

par des influences qui la dépassent 

par des mémoires qui ne sont pas toutes les siennes 

par des structures qui se défont 

et  se reconfigurent autour d'elle

cet enchevêtrement fait d'elle 

un être instable 

au sens noble 

un être qui ne se fixe jamais définitivement 

ses relations 

la redessinent à chaque instant 

sa pensée son langage son corps même 

répondent 

à des mouvements collectifs 

à des tensions du monde 

comme 

une particule dans un champ magnétique 

elle est attirée 

repoussée modulée 

elle ne choisit pas toujours 

mais 

elle participe toujours 

elle se construit dans l'intensité fluctuante du réel

cette 

instabilité 

n'est pas un défaut 

elle est la condition même de sa liberté 

elle l'oblige à penser au-delà des frontières du moi 

à reconnaître que son identité est un processus vivant 

un équilibre fragile 

entre ce qui la traverse et ce quelle devient 

elle 

est 

une particule 

oui 

mais

une particule consciente 

plongée 

dans 

l'infini des relations 

qui la constituent 

et la 

dépassent

 

la non-dualité n’est jamais théorisée chez l'Agent secret

elle irradie
elle circule
elle structure son rapport au monde
elle est le souffle invisible de ses livres

rejet des oppositions  le réel comme continuum

la non-dualité consiste à dépasser 

les séparations artificielles 

moi / monde esprit / corps matière / esprit profane / sacré

chez l'Agent secret c’est manifeste 

il n’y a pas de dehors  et de  dedans  tout communique

le corps pense la pensée danse

la matière est vibrante lumineuse

la spiritualité est immanente physique incarnée

l’écriture est une circulation pas une rupture

son style même fait voler en éclats les frontières conceptuelles

le réel 

est f

lux unifié 

non compartimenté

 

studio 

est le lieu mobile où le narrateur glisse d’une scène à l’autre dans la vitesse d’un regard qui capte tout la ville le désir la musique les œuvres les traces du passé qui vibrent dans le présent il circule comme un agent invisible dans les couloirs du temps il note les gestes les voix les lumières il écoute le monde comme un vaste enregistrement en continu studio est une chambre d’échos où l’amour et l’art se répondent où le réel se plie à l’intensité de la conscience où chaque instant devient montage éclair collage de signes dans une jubilation secrète un roman comme un film intérieur qui tourne sans fin dans la clarté du vivant

bref éloge de la vie intérieure

la vie intérieure est ce territoire que nul ne peut envahir un espace où le monde cesse d'imposer son rythme et où l'être retrouve sa propre mesure elle n'est pas une fuite mais un retour vers la source silencieuse qui soutient nos gestes et nos pensées 

dans la vie intérieure tout se décante les émotions perdent leur tumulte et deviennent clarté les idées prennent forme avec la lenteur d'une eau profonde elle nous apprend à écouter ce qui en nous ne parle jamais mais sait déjà elle offre une liberté plus vaste que toutes celles que la société promet car elle ne dépend d'aucune circonstance 

la vie intérieure est une chambre ouverte sur l'infini un lieu où le sens naît sans effort où le temps s'élargit où la conscience respire elle est la demeure de la profondeur et la condition de toute vraie présence elle nous rappelle que l'existence se vit autant au dedans qu'au dehors et que c'est du centre que rayonne le monde entier

 

l’amour comme non-dualité incarnée

l’amour chez l'Agent secret  n’est pas sentimental

il est ontologique

deux êtres se rencontrent et deviennent 
ni deux ni un

mais 

l’unité vibrante du monde

dans ses romans

l’amour n’oppose pas les corps et les esprits 

il les unifie

la scène amoureuse est révélation du réel 

l’instant où la séparation disparaît
c’est la non-dualité vécue physiquement

L’héritage taoïste   le mouvement unique

l'Agent secret lit 

le Tao Te King le Yi King 

la pensée chinoise

il y trouve un modèle de pensée

 

le tout est un mouvement

le yin et le yang ne s’opposent pas  ils s’engendrent

la vérité est  clarté en mouvement 

rien n’est séparé

la non-dualité du tao 

se retrouve 

dans 

l’importance du souffle

le thème du centre vide

l’expérience directe du réel

le refus du jugement moral

la joie comme perception de l’unité du monde

paradis

une langue 

circule

comme un fleuve

sans heurts sans hiérarchie