déchéance sans nom
comment ai-je pu m'enticher du temps alors que j'ai toujours conçu mon salut en dehors de lui
comme j'ai toujours vécu avec la certitude qu'il était sur le point d'user ses dernières réserves et que
rongé du dedans atteint dans son essence il manquait de durée
?
les façons équivoques du temps
se retrouvent chez tous ceux
qui en font leur préoccupation majeure
et qui tournant le dos à ce qu'il contient de positif
se pencheront sur ses côtés douteux
sur la confusion
qu'il réalise en lui entre l'être et le non-être
sur son sans-gêne et sa versatilité
sur ses apparences louches
son double jeu
son insincérité foncière.
un faux jeton à l'échelle métaphysique
plus on l'examine
plus on l'assimile à
un personnage
qu'on ne cesse de suspecter
et qu'on aimerait démasquer
et dont on finit par subir l'ascendant et l'attrait
de là à l'idolâtrie et à l'esclavage
il n'y a qu'un pas