imaginons 

un 
homme 

dont 
la fortune 
n'aurait d'égale que
l'indifférence à ce que 
la fortune permet généralement

et 
dont 
le désir 
serait beaucoup 
plus orgueilleusement 

de 
saisir
de décrire
de découvrir
de comprendre
de repérer

d'épuiser






non 
la totalité du monde 

projet 
que son seul énoncé suffit 
à ruiner

mais 

un 
fragment 
constitué de celui-ci 



face 
à l'inextricable incohérence 
du monde

il 
s'agira alors d'accomplir 
jusqu'au bout 

un 
programme
restreint sans doute 
mais entier intact irréductible

j'aime le jazz

*

encadrée 
de 

fleurons modern-style 
et d'ornements en guirlande

est donnée

une
recette 

de

mousseline aux fraises

ou

mousse aux fraises















laver

et

équeuter

les fraises


les
passer au mixeur
avec

le
sucre

et

réserver au frais


battre les blancs en neige





dans 

un 
saladier 

mélanger 

le coulis 
et la crème préalablement 
fouettée



ajouter doucement

les blancs de neige à la préparation

dresser dans des verrines

réserver 1 heure



au 
moment de 
servir

placer

une 
grosse fraise 
sur chaque mousseline

l’avènement 
du monde dans les choses 
d’ici 

l’arbre
la montagne la pierre  le feu…

le vif 







une présence plus vive 
une lecture plus pénétrante 
une expérience immédiate 

une simplicité  

une lente maturation 
une transmutation alchimique



l’
écume 
le rocher

un oiseau

le vent 
la vague
l'eau qui frappe un rocher

l’horizon 

un feu

un univers





l’herbe haute


une maison natale

un grenier 

les jeux de l'ombre

l' odeur de la paille sèche

un été et ses tuiles chaudes



*





l’
activité d’écrire

c’
est d’abord
la peur d’oublier


l’
envie
de garder des choses


de
transcrire


de
laisser
des traces
de quelque chose
comme si

si 
je n’écrivais pas
ça allait complètement 
disparaître

aujourd'hui
chutes de neige faibles à modérées

il 
faut écouter
les mots qui composent
les éléments
d'

un
violon

de haut en bas

la volute
les chevilles
le manche
les cordes
les ouïes 
les éclisses
le chevalet
la caisse
le cordier







l'éclaircie

des raisons que la raison sourde ignore

elle attrapa puis souleva

de toutes ses forces

le rameau d'or

de l'arbre 

aloès



progressant

sur les versants des hautes 

montagnes

progressant

sur les versants des basses

montagnes






elle 

galopait

elle

passa neuf rivières

elle

franchit neuf cols

elle

galopait  et voilà

99



s'il 
n'y avait 
pas de soleil

c'est 
à cause 
des autres 
astres

qu'il y aurait la 
nuit



*


s'il n'y avait pas de soleil en dépit des autres
astres ce serait la nuit


*
















il
faut
qu'il y est
de la lumière
pour qu'il y ait
connaissance de l'absence
de lumière


comment

l'Unique pourrait-il ne pas être
multiple puisqu'il est
l'Unique ?

dans le multiple
tous les contraires sont-là

jour-nuit
justice-injustice
bien-mal

....

l'expérience
de tout cela amène éventuellement

un
questionnement
profond de l'homme
à savoir s'il 
existe

une
joie absolue 
ou éternelle 

par 
rapport à la 
précarité de la joie liée 
aux phénomènes de son expérience 
quotidienne


la joie 
est sa nature 
véritable celle de l'Unique

et 
l'expérience des opposés
permet

un
questionnement
qui mène éventuellement
à la réalisation de la joie de l'Unique