pourquoi vis-tu
?
ma
foi je ne sais pas
mais
j’aime vivre
et ce gai savoir est sagesse
la fausseté consiste
en
une privation de connaissance
qu'enveloppent
des idées inadéquates
mutilées et confuses
*
Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
pourquoi vis-tu
?
ma
foi je ne sais pas
mais
j’aime vivre
et ce gai savoir est sagesse
la fausseté consiste
en
une privation de connaissance
qu'enveloppent
des idées inadéquates
mutilées et confuses
*
elle ouvre la fenêtre...
elle en a presque le souffle coupé...
le monde a gagné en intensité...
elle le contemple depuis les hauteurs...
elle le voit mieux encore...
elle l'absorbe tout entier...
elle a le chant des étourneaux...
l'encre de la nuit...
les giboulées...
les voix familières...
le parfums des fleurs...
la chaleur des pierres...
la beauté de la fin du jour...
Saturne
le Plomb
Les Sages d’autrefois, qui valaient bien ceux-ci,
Crurent, et c’est un point encor mal éclairci,
Lire au ciel les bonheurs ainsi que les désastres,
Et que chaque âme était liée à l’un des astres.
(On a beaucoup raillé, sans penser que souvent
Le rire est ridicule autant que décevant,
Cette explication du mystère nocturne.)
Or ceux là qui sont nés sous le signe SATURNE,
Fauve planète, chère aux nécromanciens,
Ont entre tous, d’après les grimoires anciens,
Bonne part de malheur et bonne part de bile.
L’Imagination, inquiète et débile,
Vient rendre nul en eux l’effort de la Raison.
Dans leurs veines le sang, subtil comme un poison,
Brûlant comme une lave, et rare, coule et roule
En grésillant leur triste Idéal qui s’écroule.
Tels les Saturniens doivent souffrir et tels
Mourir, — en admettant que nous soyons mortels, —
Leur plan de vie étant dessiné ligne à ligne
Par la logique d’une Influence maligne.
P. V.
Le poème liminaire, Les Sages d'autrefois..., inscrit dès l'abord le recueil dans le sillage baudelairien, les Fleurs du mal ayant été qualifiés de « livre saturnien » par leur auteur dans son Épigraphe pour un livre condamné :
Lecteur paisible et bucolique,
Sobre et naïf homme de bien,
Jette ce livre saturnien,
Orgiaque et mélancolique
Si Verlaine convoque Saturne, c'est en tant que planète tutélaire des mélancoliques, bien que le mot même de mélancolie n'apparaisse pas dans le poème (il donne toutefois son titre à la première section du recueil), non plus que le mot « spleen », trop évidemment associé à son emploi baudelairien.
Ces Saturniens, parmi lesquels se range Verlaine, figurent une sorte de communauté (ce que marque également le « nous » qui apparaît vers la fin du poème), communauté imaginaire à laquelle se trouvent associés tous ceux qui subissent l'influence de la « fauve planète ».
Saturne est un dieu de la religion romaine
il préside la période qui précède le solstice d'hiver celle des Saturnales Pendant le reste de l'année c'est un deus otiosus un dieu en sommeil Sa statue est liée par des bandelettes dont on ne le libère qu'au moment des Saturnales Le Temple de Saturne dans le Forum romain abrita le trésor public et les archives (aerarium) de la République romaine au début de l'Empire romain.
il a été assimilé assez tôt par les Romains au titan grec Cronos
Le Titan Saturne, fils de Tellus et d'Uranus gouvernait le monde avant les dieux Saturne épousa sa propre sœur Cybèle qui lui mit au monde 5 enfants : Hestia Céres Junon Pluton Neptune et Jupiter
Tellus lui ayant prédit qu'il serait détrôné par son propre enfant Saturne décida de dévorer toute sa progéniture à la naissance Cependant Cybèle par pitié pour ses enfants remplaça Jupiter par une pierre et la donna à Saturne Jupiter fut élevé caché puis une fois adulte délivra ses frères et sœurs qui avaient grandis dans le ventre de leur père Ensemble ils vainquirent Saturne et se partagèrent son empire