Dans l’écriture du voyage,
dans l’écriture de la nature, sans parler des autres aspects de son oeuvre peut-être unique dans le contexte contemporain, Kenneth White occupe une place à part. C’est que ses voyages sont plus que des voyages, ce sont des itinéraires de l’esprit. Et son écriture, jamais seulement descriptive, ouvre un champ d’énergie. Cette fois, le territoire, c’est l’océan Indien, tout ce splendide espace qui s’étend entre le mince détroit de la mer Rouge et l’ample golfe du Bengale : moussons et volcans ; dauphins et perroquets ; requins et tortues ; épices et aromates. Et les compagnons de route sont, ici, des naturalistes fervents et quelques rares philosophes, là, des pêcheurs, des vagabonds, des hors-la-loi et des solitaires. Parcours d’île en île, certaines grandes et diversement peuplées, d’où naissent des tableaux de société vifs et pleins de drôlerie, et d’autres à peine plus grandes que des bancs de sable hantés par des oiseaux migrateurs.
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