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Dans Mille plateaux,
Gilles Deleuze et Félix Guattari définissent les devenirs-animaux en l’homme. Que sont les devenirs-animaux ? Difficile question. Nous pouvons au moins en tracer quelques traits en pointillé. Ce sont des devenirs « très spéciaux qui traversent et emportent l’homme, et qui n’affectent pas moins l’animal que l’homme » 16. Mais par là, Deleuze et Guattari n’entendent surtout pas un phénomène de ressemblance ou d’imitation. Devenir-animal, ce n’est pas imiter l’animal, il ne s’agit pas de faire l’animal. Devenir-animal serait plutôt un travail sur soi nécessitant une ascèse. « Il y faut beaucoup d’ascèse, de sobriété, d’involution créatrice » , disent Deleuze et Guattari. C’est un travail qui se passe au niveau « moléculaire », le devenir-animal est un devenir-moléculaire, un « devenir-imperceptible ». Les devenirs-animaux se précipitent vers un devenir-imperceptible (id.). Le travail sur soi, l’ascèse, a pour tâche non pas de se rechercher en tant que sujet, non pas de rechercher le sujet, comme dans un « je pense donc je suis », mais au contraire de faire l’expérience d’un par-delà le sujet. 16 . G. Deleuze, F. Guattari, Mille Plateaux, Paris, Éditions de Minuit, 1980.
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