Le bonheur s'exhale vif incisif
et vite s'éteint
Vie d'hiver d'un éclair perdu
mon âme manque
le souffle bref est notre
memento mori
8 juin mort de Gerard Manley Hopkins
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Gerard Manley Hopkins naît en 1844, comme Verlaine, soit deux ans après Mallarmé et dix ans avant Rimbaud . Il mourra en 1889, juste avant d'atteindre ses 45 ans.
Il étudie à Oxford, se convertit au catholicisme en 1866 et entre chez les jésuites deux ans plus tard, en 1868. Il brûle alors ses poèmes de jeunesse, et décide de n'en plus écrire. En 1872, il découvre la philosophie de Duns Scot.
En 1875 (sept ans après l'arrêt de son activité poétique), il renoue avec l'écriture de poèmes (à l'occasion du naufrage du Deutschland) et continuera ensuite de le faire de manière saccadée jusqu'à sa mort.
Aucun de ses poèmes ne sera édité de son vivant. Il faudra attendre 1918 (près de trente ans après sa mort) pour que soit publié un premier recueil de ses vers, à l'initiative de son ami le poète Bridges.
Un poème de Gerard Manley Hopkins, c'est cela :
Inversnaid
Ce ruisseau sombre d'un brun croupe-de-cheval
Qui dévale sa grand'route et rugissant roule des rocs,
Dans la crique et la combe plisse sa toison d'écume
Et tout en bas au creux du lac tombe en sa demeure.
Un béret de mousse fauve bourré-de-vent
Virevolte et se défait à la surface du brouet
D'un étang si noir-de-poix, farouche et menaçant
Qu'il touille et touille le Désespoir pour le noyer.
Imbibés de rosée, bariolés de rosée, voici
Les replis des coteaux où le torrent s'encaisse,
Les rêches touffes de bruyère, les bosquets de fougères,
Et le joli frêne perlé penché sur le ruisseau.
Qu'arriverait-il au monde, s'il se voyait ravir
L'humide et le sauvage ? Qu'ils nous soient donc laissés,
Oh ! qu'ils nous soient laissés, le sauvage et l'humide,
Que vivent encor longtemps herbes folles et lieux sauvages !
Une poignée de mains
La musique du poète Gerard Manley HOPKINS
Conférence HorLieu - Lyon 29 avril 1999
François NICOLAS
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