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Salamandre solaire, le Chien du ciel
vêtu d’astres jetait son aboi, quand
(cheveux poudreux, d’humides étincelles
sinon d’ardentes perles transpirant)
vint Acis ; et des deux lumières belles
voyant le sommeil, leur doux Occident,
donna sa bouche, et ses yeux tant qu’il put
au sonore cristal, au cristal tu.
Glose de Dámaso Alonso
C’était un jour de canicule, quand le Soleil entre dans la constellation du chien (Can en latin). Le Chien céleste était donc vêtu de ses propres étoiles, et aboyait — comme jetant des flammes —, transformé en salamandre du ciel (puisque la salamandre peut vivre dans le feu), quand survint à l’endroit où dormait Galatée le jeune Acis. Échauffé, les cheveux couverts de poussière et suant des gouttes resplendissantes, que par leur feu et leur humidité on pourrait appeler étincelles liquides, à moins de les qualifier de perles embrasées, le jeune homme, voyant qu’un doux sommeil cachait (comme l’Occident le Soleil) les deux beaux soleils des yeux de Galatée, livra sa bouche au cristal sonore de l’eau de la source et ses yeux, autant que le lui permettait sa posture, au cristal muet (aux membres cristallins de la nymphe endormie) : il se mis donc à boire à la source et à regarder de biais la jeune fille.
Version en prose de Dámaso Alonso
Édition et trad. de l'espagnol par Jacques Ancet
Traduction nouvelle. Édition bilingue
Collection Poésie/Gallimard (n° 515)
Picasso
Portrait de Góngora
1948.
Philippe Sollers parle de Góngora dans son roman « espagnol » L’Éclaircie et plus longuement encore dans le film éponyme réalisé par G.K.Galabov & Sophie Zhang lors de la sortie du roman. Il note l’intérêt que Picasso a toujours porté au poète au poète andalou
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