Dans la flamme d'une chandelle toutes les forces de la nature sont actives, disait Novalis. La cire, la mèche, le feu, l'air qui s'unissent dans la flamme brûlante, mobile et colorée sont eux-mêmes une synthèse de tous les éléments de la nature. Mais ces éléments sont individualisés dans cette flamme unique. La bougie allumée est comme le symbole de l'individuation, au terme de la vie cosmique élémentaire qui vient se concentrer en elle. C'est dans le souvenir de la bonne bougie que nous devons retrouver nos songes en solitaire, écrit Bachelard. La flamme est seule définitivement seule, elle veut rester seule. A cette idée d'unicité, de lumière personnelle, Bachelard ajoute celle de la verticalité. La flamme de la chandelle sur la table du solitaire, écrit-il, prépare toutes les rêveries de la verticalité. La flamme est une verticale vaillante et fragile. Un souffle dérange la flamme, mais la flamme se redresse. Une force ascensionnelle rétablit ses prestiges.
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L.A. texte & photographie, les Saisies,
Notre Dame de Haute-Lumière
Janv.2009