J’embrasse l’univers visible et l’univers invisible et les flots de jours et les flots de nuits ce qui est après le jour et la nuit après le ciel et la terre après la fin du commencement bien après l’espace et le temps après le chaos le tohu-bohu les rafales tremblées des lumières prière immobile maintenant ici maintenant couché dans la nuit lampe éteinte pensée coulant à l’éteinte refulsit in imagine parva ille qui est figura substantiae dei patris et splendor gloriae corps carbone allongé comme à la jointure de deux feuilles doucement impalpablement percutées par des doigts d’encre corps nerveux entre ses draps d’encre chauffés par le temps apprenant
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l’heure vient et c’est maintenant
ici
maintenant
au commencement
est le verbe
et le verbe est avec dieu
il est sans cesse
sans commencement ni fin avec dieu
tout est par lui
et sans lui rien n’est
ce qui est en lui est la vie
et la vie est la lumière des hommes
et la lumière luit dans les ténèbres
et les ténèbres ne la saisissent pas
comparez avec l’imparfait qui appelle forcément un futur : ce n’est pas du tout la même chose Ainsi parle ici et maintenant le verbe le dieu la vie la lumière Pas besoin de majuscules ça ralentirait la percée Tout le reste est ténèbres ou plutôt n’est pas Les ténèbres ne saisissent pas ce que je viens de dire Le plus mystérieux c’est le temps qu’il faut pour se dire cette minute je l’ai déjà vécue un nombre incalculable de fois et je vais la revivre éternellement Résultat : l’encre la plume le papier l’encre en train de sécher sur le papier merveille
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un jour
la chaleur
sa robe
l'embrasse devant le soleil
maintenant c'est l'obscur c'est désert
je suis tombé
j'ai touché la poussière