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P A S S A G E
C’est l’heure où
les carreaux passent de la transparence
au reflet.
Un courant d’air traverse
la gare dans toute sa longueur.
le paysage apparaît divisé
par la ligne horizontale médiane
où se joignent les deux pans coulissants,
rectangulaires,
égaux,
de la fenêtre.
PASSAGE
Oublions les pentes,
tel versant des sens, les virages où s’échangent,
aux volte-face du regard,
les paysages.
Une ligne de caractères serrés, égaux,
étonnamment réguliers,
s’interrompt en son milieu,
à la limite du tiers supérieur de la page.
PASSAGE
les jambes dans le vide, les pieds croisés, le livre ouvert entre les cuisses, le dos bombé, les épaules concaves ; de temps en temps un redressement précaire et de nouveau, lent, progressif, inexorable, affaissement. Ou bien allongé, le coude replié, la main gauche soutenant la tête, le bras droit le long du corps en chien de fusil, le bout des doigts retenant la page contre un souffle furtif, monté du large et des îles. Cette précaution est d’ailleurs insuffisante, et l’ordre de la lecture a dû être effectivement dérangé, car certains passages reviennent à plusieurs reprises, tandis que d’autres se succèdent sans lien apparent.
PASSAGE
Le paradoxe est sans doute que ce texte composé en grande partie de citations finit non plus par nous renvoyer hors de lui, à la recherche des textes cités, mais au contraire à nous donner le désir de rester à l'intérieur de lui, à la recherche des jeux internes, des renvois et des déformations.
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