un feu de cheminée
sa chaleur enveloppante
ses flammes
qui me réchauffent
je me suis assise
sous le rond lumineux de la lampe
la nuit m’encercle sans bruit sans parole
sans déposer d’ombres sur la table
ni mouvement
ni souvenir
juste mon affliction pour compagnie
les yeux lourds
dans la chaleur enveloppante
de l’âtre de la cheminée
le feu aux joues
je m’endors
la femme qui m’accueille s’adresse à moi sous les traits de ma mère c’est une évidence soudain ma mère est encore vivante prévenante attentionnée elle s’occupe de moi
je me réveille à ses côtés
elle me conduit dans
une autre pièce sa main dans la mienne
je la suis
en rêve
souvent le moment le plus banal le plus ordinaire d’une vie c’est aussi celui où sans y prêter attention tu te retrouves à quelques mètres d’un lieu d’une personne qui un jour dans une semaine ou un an jouera un rôle décisif
je regarde brûler les dernières bûches les flammes se froisser avec l’envahissante sensation de n’être que deux yeux qui regardent pendant que moi je suis ailleurs sans savoir où exactement
Akureyri Islande : 21:03
l'espace d'un instant #5
LIMINAIRE
***
cette sorte d'intuition qui
grâce à l'intensité de l'adoration
naît chez l'homme
parvenu au parfait détachement
c'est l'énergie même du Bienfaisant
qu'on l'évoque perpétuellement
et l'on s'identifiera
à lui