XIII
Et entrer dans le monde qui commence
Le matin se déploie sous l’aile du rapace
un fleuve vole
A terre d’ailes Nos mains
XIV
Ou bien le rapace lance un cri
Sa clairière des muettes
Le silence des ronces mange les linges abandonnés
Des lettres éparpillées devancent les fleurs dans l’hiver
XV
Ainsi l’Immense a un oiseau qui met le ciel en cercle
XVI
Le ciel cri du rapace
XVII
Le ciel descend jusqu’au cri du rapace
XVIII
Le cri du rapace jonction des ciels
XIX
L’œil du rapace le ciel est sur nous
La définition de l’aigle
photographies du paysage
encres de Balbino Giner
Serge Pey
Éditions Jacques Brémond
1987
Les histoires ne sont pas faites pour vivre au village, mais pour circuler en nous Pour cela il faut un voyageur qui sache faire résonner la très vieille chanson du feu et de l’eau Oralité oralité le monde n’est que paroles souvent enfouies et une voix gueule au milieu de cet enfouissement pour nous les redonner
dit une injonction des Indiens Crees Suivre cette injonction en décrivant ce qu’un oiseau peut voir en plein vol dans le ciel du paysage La poésie est acte sacré, purification rite célébration Parler par délégation de verbe La peur alors nous quitte Le voyage peut enfin vraiment commencer