toute la nuit
la barque a cherché le rivage
qu'est-ce que ces absents qui veulent revenir
Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
choses fugitives
éphémères
disparues et pourtant réticentes à nous abandonner complètement
le passé ne s'en ira pas
c'est ce que nous vivons dans le temps qui passe
on m'offre
quelque chose
comme
un instant sans fin
qui ne permet nulle distance
ni dans le temps ni dans l'espace
éternité
la pleine lune aperçue par la fenêtre
la saveur d'une certaine confiture d'abricots
la pression soudaine d'une main
naissances latentes
mouches éclatantes
puanteurs cruelles
golfes d'ombre
candeurs
vapeurs
tentes
lances des glaciers
rois blancs
frissons d'ombelles
pourpres
sang craché
rire
lèvres
colère
ivresses pénitentes
cycles
vibrement divins
mers virides
pâtis semés d'animaux
paix des rides
alchimie
fronts studieux
suprême clairon
strideurs
étranges
silences traversés des Mondes et des Anges
oméga
rayon
violet de Ses Yeux
là
l'Occident miraculeux
plein de montagnes au-dessus des nuages
avec
ses palais volants
ses temples légers
ses tours que le vent promène
tout est prodige et tout inattendu
le confus s'agite
la reine aux désirs changeants tient sa cour
nul être de raison jamais ne s'y aventure
le monde de l'œuvre est un monde total où tout le savoir social psychologique historique prend place en sorte que la poésie a pour nous cette grande unité cosmogonique dont jouissaient les anciens Grecs mais que l'état parcellaire de nos sciences nous refuse aujourd'hui