jeudi, octobre 09, 2025

forêt steppe désert

un même monde trois visages du silence


dans la forêt

la mémoire s’enroule 

les arbres se souviennent

leurs racines tissent le temps


l’ombre y parle bas pleine d’odeurs et de présences

chaque feuille un mot ancien

















dans la steppe 

tout s’ouvre

la ligne de l’horizon respire lentement

le vent porte le souvenir des bêtes disparues


l’espace y pense

la pensée devient mouvement




dans le désert 

il ne reste rien

rien qu’un feu immobile une pure résonance

les pierres brillent comme des pensées nues

le ciel infini regarde sans juger


le monde s’efface

et dans cet effacement il se révèle




Forêt — La mémoire du monde


la forêt respire avant le langage

chaque tronc garde le secret de l’eau ancienne

chaque mousse retient un fragment de ciel tombé.


sous la voûte verte le temps se plie sur lui-mêm.

le vent y tourne en cercles chargé de voix

les oiseaux y parlent la langue d’avant les hommes


la lumière filtre comme une prière hésitante

on y avance lentement

parmi les souvenirs du monde végétal

là où la mémoire ne pense pas 

elle s’enracine




steppe  le mouvement du souffle


ici tout est passage.

rien ne retient le vent rien ne garde l’ombre

la terre s’étire nue vaste comme un rêve sans contour


l’homme y devient ligne

sa pensée suit l’horizon

sa parole s’étend se dissout dans le vent


le mouvement n’a plus de centre

mais il n’est pas vide 

il est respiration

le monde court et dans sa course

il s’invente une continuité


la steppe est l’âme en marche

ouverte au ciel offerte à l’errance




désert la transparence du réel


le désert ne se souvient pas

il ne parle pas

il est


là toute chose brûle dans sa vérité nue

la pierre et le soleil s’y confondent

le jour se tient debout sans ombre


celui qui entre ici

n’a plus de nom

son souffle devient sable

son regard lumière


rien à chercher rien à comprendre 

le désert est la conscience sans limite

le dernier visage du monde avant le silence































une grande douceur métaphysique presque suspendue

rien,
ou à peine 
le souvenir d’autres souvenirs

les images se défont comme des voiles dans le vent
les visages retournent à la lumière d’où ils vinrent.
le passé se dissout dans un murmure de poussière,
et pourtant quelque chose persiste 
un éclat une chaleur 
ce n’est plus la mémoire
c’est la rémanence du monde en soi
le dernier reflet d’une lampe intérieure
qui éclaire encore
même éteinte





























il me reste encore quelques couleurs

solides 
nettes 
éclatantes



des rouges qui respirent
des bleus que le feu n’a pas su consumer

tout le reste s’est effacé  les formes les noms les routes



mais ces éclats demeurent
comme des fragments de l’origine
persistant dans la lumière du regard

chaque couleur est un souvenir du monde
chaque teinte une preuve que le réel brûle encore

je peins avec ce qui ne s’éteint pas
le vestige de la flamme première





























V

les mémoires du monde

la terre se souvient
les arbres murmurent leurs racines dans la nuit
chaque feuille est une étoile morte
qui retombe en silence dans le sol des songes
les fleuves se rappellent le premier orage
les montagnes le feu qu’elles furent
et le vent la mer dont il est né
tout est mémoire  même l’oubli
Le monde parle à voix basse :
rien ne se perd tout s’accomplit
je me répète pour me comprendre
je me réinvente pour demeurer

dans les grottes du temps
le chant des anciens refait surface 
lente musique du retour
murmure du feu dans la pierre du cœur





























VI

le retour et la lumière

tout revient
les dieux les hommes les bêtes les vents 
la même flamme aux mille visages
le monde respire et le cercle se ferme
mais ce n’est plus le même regard
l’homme maintenant sait
il a traversé la forme la perte la répétition
et dans le miroir du temps
il voit que tout est un
alors il dit 
oui que tout recommence
que la pierre retombe dans la rivière
que la graine retrouve la terre
que la lumière revienne dans la lumière

et dans ce consentement
le monde s’illumine de l’intérieur 
non par miracle
mais par reconnaissance
le temps se tait
il n’a plus besoin de parler 
chaque chose est à sa place
et le silence enfin respire





























VII

le silence du centre

tout ce qui fut revient
et dans ce retour s’efface la distance
le temps ne roule plus  il tient immobile
dans un point sans avant ni après
au cœur du cercle
plus rien ne commence
plus rien ne finit
l’être se regarde et se reconnaît
sans image sans nom
les montagnes ne sont plus montagnes
ni les fleuves des chemins d’eau 
tout respire dans l’unité profonde
là où le feu et la pierre sont une même pensée
l’homme lui aussi s’y dissout
il devient ce qu’il contemple
la vibration sans lieu
la source sans origine
alors il comprend 
que vivre mourir revenir
n’étaient qu’un seul et même mouvement
le battement du monde en soi-même
le temps ferme ses paupières
et la lumière reste ouverte
dans ce silence
tout chante




























le monde se répète et se rêve à travers les âges 

Cantos du temps qui revient



au commencement rien que la résonance 
un battement sans source
lumière sans direction




























le temps dort dans le feu
encore sans nom
le vent se souvient d’un souffle plus ancien
tout s’élève
tout retombe 
les dieux mesurent le monde à la paume de leurs songes
les montagnes se dressent puis s’inclinent 
elles aussi se souviennent d’avoir été vagues
l’homme paraît porteur d’éclats et de poussière
il cherche le centre trouve le cercle
chaque pas qu’il avance l’amène au point de départ
l’histoire s’écrit à l’encre de sa propre cendre
les empires sont des secondes dans la respiration du ciel
les cités s’effondrent 
se relèvent se répètent
comme un rêve qui refuse de finir
les pierres parlent 
toujours la même parole
le temps s’enroule sur lui-même
serpent qui se mord la queue
roue sans fin du devenir
le jour recommence avant même de mourir.
dans le cœur un souvenir du futur 
le visage qu’on n’a pas encore aimé
la chute déjà vécue
le présent fragile se déchire entre deux éternités
alors l’homme comprend 
il n’y a ni hier ni demain 
seulement le retour du même souffle
le monde respirant à travers lui
les saisons tournent 
lentes et inévitables
comme des prières qu’on répète sans y penser
chaque fleur sait qu’elle a déjà fleuri
chaque mort a déjà vécu
tout revient
les astres les pas les gestes les voix
tout recommence 
et pourtant tout est neuf à chaque recommencement
le temps rit dans le miroir
son visage est celui du feu
et dans la flamme l’homme se reconnaît 
éphémère éternel flammigère






























fleur de feu du soir
la vie renaît dans ses cendres 
le temps sourit



l’éternel retour 

l’idée que l’univers et tout ce qui s’y passe 
se répète à l’identique éternellement dans un cycle infini

chaque événement, 
chaque joie 
chaque douleur reviendrait une infinité de fois 
exactement de la même manière

Nietzsche n’énonce pas seulement une hypothèse physique ou cosmologique mais un principe métaphysique et existentiel

il invite à envisager l’existence 
comme si chaque instant devait se répéter éternellement







lune se reflète
dans chaque souffle qui revient 
l’ombre devient écho






















dimension métaphysique

le temps cyclique 

contrairement à la conception linéaire du temps naissance → mort → fin Nietzsche propose un temps circulaire où tout ce qui advient n’a pas de fin ultime mais réapparaît sans cesse

le sens de l’existence
si tout revient éternellement, 
la question fondamentale devient 

comment vivre 

la métaphysique ici n’est pas celle d’un monde transcendant mais celle du devenir immanent  la valeur de chaque action se mesure à sa capacité à être pleinement assumée encore et encore

Amor fati

l’éternel retour fonde l’idée de l’acceptation totale du destin

accepter que tout se répète,c’est atteindre un état où l’on dit  oui  à la vie entière dans ses souffrances et ses joies


implications existentielles et ontologiques

l’homme comme centre du monde
chaque décision, 
chaque geste acquiert un poids infini 
car il sera répété éternellement

transcendance immanente

il ne s’agit pas d’un Dieu ou d’un au-delà mais d’une profondeur du temps lui-même qui confère à chaque instant une valeur absolue

la vie vécue pleinement

l’éternel retour n’est pas une malédiction mais une invitation à vivre de façon authentique en transformant chaque instant en un acte que l’on accepterait de revivre éternellement.

métaphore poétique

on peut imaginer l’éternel retour comme un ruban de lumière qui se replie sur lui-même où chaque note chaque souffle chaque pas se répète créant un motif infini

la vie devient ainsi une danse sans fin où le sens ne se trouve pas hors du monde mais dans la manière dont on danse sur le fil du temps







tout revient / chaque souffle / chaque pas / chaque ombre et chaque lumière / le monde se plie sur lui-même comme une vague qui n’en finit jamais de renaître / les joies éclatent à l’infini les douleurs se répètent comme des notes qui vibrent dans le silence de l’éternité / il n’y a ni début ni fin seulement le mouvement immuable du temps qui se replie sur lui-même / chaque geste / chaque regard / chaque souffle porté par le vent pourrait être revécu mille fois un nombre infini de fois et pourtant chaque instant est unique dans sa récurrence / accepter l’éternel retour c’est accueillir le monde dans sa totalité / le feu la pierre  la pluie  les étoiles et le cri du vent tout en disant oui  à cette danse infinie / c’est vivre comme si chaque instant devait se répéter toujours et y mettre tout son cœur toute son intensité sans rien retenir / ainsi la vie devient danse musique et lumière et l’homme qui l’accepte devient lui-même un éclat de cette éternité fragile et infini à la fois





le temps respire

ses mains caressent les étoiles

tout recommence




ombres qui flottent

le ciel écoute le passé 

l’instant se déplie





rivière inversée

chaque goutte retourne au ciel 

silence mouvant



souffle d’éternité

le monde se plie en spirale

les vents se souviennent














un cri se forme  

fragile au bord des lèvres

incandescent dans la poitrine


le cri est présence absolue  

il ne demande rien 

il affirme seulement que l’être est là

entier 

tendu vers l’évidence de lui-même


il n’appartient 

ni au passé ni au futur

il jaillit de l’instant pur où tout se condense




























un éclair dans la nuit intérieure
traverse le silence et 
le fait vibrer



ce n'était qu'un vertige
la fiction d'un 
nuage























le monde est tout ce qui échoit 

tout ce qui tombe 
tout ce qui arrive sans qu’on l’ait choisi


il n’est pas ce que 
nous voulons mais ce que 
nous recevons 

un flux incessant 

de phénomènes 
de rencontres
de pertes  
de dons



accepter le monde c’est accueillir chaque instant comme une offrande ou un défi sans le juger / le monde n’a pas besoin de sens pour exister  il est parce qu’il advient dans sa totalité dans sa nudité / dans cet accueil silencieux l’homme cesse de lutter contre l’inévitable et commence à être en harmonie avec ce qui échoit






main ridée sourire 

le temps trace ses poèmes

au creux de la chair

















 flammigère

du latin flammiger  qui porte la flamme 


c’est un mot rare presque oublié
d’une intensité singulière

il désigne ce qui porte émet ou incarne la flamme
qu’elle soit réelle 
spirituelle ou symbolique

une épée peut être flammigère
 
un regard 
une idée
une parole aussi






























flammigère 
la puissance lumineuse du feu 

une énergie 
qui éclaire autant qu’elle brûle


flammigère 
la conscience lorsqu’elle se dresse contre la nuit

flammigère 
la parole qui déchire l’inertie du monde

flammigère 
l’amour lorsqu’il consume les limites du moi


c’est un mot d’aube et d’incendie
à la fois destructeur 
et révélateur 

le feu qui éclaire 
le passage entre l’ombre et la clarté




























la lecture se fait dans la proximité nocturne 

là où le monde se tait et où les mots s’éveillent


la lampe découpe 

un cercle d’intimité


le livre devient 

un visage tourné vers l’âme



une phrase respire lentement 

comme si 

elle écoutait le silence entre les lignes


















lire

c’est s’approcher 

non du sens

 mais de la présence qui l’habite

dans la nuit les mots cessent d’être des signes :

ils deviennent des pulsations  

des compagnons 

des étoiles qui veillent à hauteur du cœur



horloge muette

je sens battre son silence 

mon cœur lui répond

















d’un milieu à l’autre  le passage

zone indécise où rien n’est encore perdu 

ni vraiment trouvé


entre 

deux eaux 

deux souffles 

deux mondes 

quelque chose se défait pour que naisse autre chose


















le passage n’est pas un lieu  

c’est 

une tension

un battement 

une respiration entre l’avant et l’après

c’est là que tout devient fragile et vivant à la fois 


moment d’équilibre où l’être

suspendu 

s’invente de nouveau







 


vieux mur mousse verte

le temps s’y endort paisible

souvenir vivant

















l’homme debout au centre de l’infini


les battements de son cœur répète 

le rythme des étoiles 


sa pensée 

une onde qui rejoint les mers du ciel


quand rien ne vient il vient toujours du temps

le vide n’est jamais stérile 

il mûrit

invisible 

dans les profondeurs de la durée


















ce que nous croyons absence est souvent gestation 

une lente germination du sens sous la surface des heures

le temps travaille en silence

comme l’eau dans la pierre ou le sang dans le cœur

même le rien porte en lui la promesse du devenir




rien ne vient disons-nous  

mais c’est le temps qui vient 

toujours

et avec lui

la possibilité que quelque chose naisse






l’ombre se déplace

le jour change sans prévenir 

le temps me regarde


sous la pluie d’automne

le temps lave les saisons 

rien ne lui résiste

























le mot microcosme vient du grec 
mikros kosmos qui signifie
  
petit monde 



oui 

l’homme est microcosme

un être humain porte en lui la forme secrète du tout

les galaxies tournent dans le cœur 

les marées de l’âme répondent aux cycles des astres

ce que nous appelons  moi  n’est qu’un miroir miniature du cosmos 

les mêmes forces s’y tressent,

les mêmes équilibres s’y cherchent

















dire 

je suis mon monde

c’est reconnaître que tout ce qui existe trouve écho en soi 

que la frontière entre le dedans et le dehors 

n’est qu’une illusion du regard


le microcosme 

n’est pas un fragment séparé

mais 

un centre vivant 

l’univers prend conscience de lui-même.

ainsi

se connaître

c’est entrevoir le tout 

se transformer

c’est faire frémir le monde




nous portons en nous le feu et la poussière la mémoire du chaos et la promesse de l’ordre / l’univers immense et muet se reflète dans l’étincelle de notre conscience / ce que nous voyons dehors n’est que le déploiement de ce que nous portons dedans / ainsi se connaître soi-même c’est entendre parler le monde en notre sein /  c’est reconnaître que la goutte contient l’océan et que l’océan sans la goutte ne serait pas complet/ le microcosme n’est pas un fragment / il est la résonance intime du tout / le lieu où l’infini se fait intime et où le mystère du monde prend voix humaine








silence du cœur

chaque geste porte l’écho

du monde entier

















le je le je voilà le profond mystère


le je n’est pas un objet

il ne peut se tenir devant lui-même 

comme 

une chose à regarder


chaque fois qu’il se nomme il se dérobe /  nommer c’est déjà se placer hors de soi / le je est l’ouverture par laquelle le monde se manifeste non un point fixe dans le monde / c’est le lieu du voir non ce qui est vu / le souffle du dire  non le mot /ainsi vouloir saisir le je revient à tenter d’attraper la lumière avec les doigts / ce qu’on retient ce n’est plus elle mais son absence / le je n’est pas un être mais un passage / la transparence même de la conscience toujours en amont de ce qu’elle pense

c’est là son mystère et sa liberté  

il ne possède rien 

il est


















juste chemin tracé
le vent ne ment jamais 
l’âme s’incline




























pierre immobile

le bien se tient droit et pur

ombre et lumière



l’éthique est transcendante 

elle dépasse la simple règle ou convenance humaine


elle n’est pas imposée par la peur ou le désir mais par la reconnaissance silencieuse de ce qui est juste dans le fond de l’être / elle s’élève au‑delà du temps et des circonstances comme une lumière constante qui guide l’action et le regard / être éthique c’est toucher du doigt cette dimension où le moi cesse de dicter et où le bien s’impose par sa pure évidence / ainsi la transcendance de l’éthique n’est pas extérieure  elle habite en nous invisible immuable et nous appelle à nous aligner sur la respiration même de l’univers



















sous la pluie fine

la main refuse la violence 

l’eau devient miroir



feuille sur le vent

choix qui flotte sans attache 

l’éthique respire




























le monde et la vie ne font qu'un

le monde d'un homme heureux est un monde heureux


qui vit dans le présent vit sans crainte et sans espérance


il ne se laisse 

ni tirer par le regret du passé

ni emporter par l’illusion d’un futur à conquérir


chaque instant est complet en lui-même

chaque respiration contient l’éternité
















dans cette immersion totale le cœur se libère  

il n’a rien à défendre

rien à attendre

la vie devient danse silencieuse 

entre 

le visible et l’invisible 

entre 

le souffle et le monde


dans cette plénitude simple 

tout se révèle 

la peur n’a plus de prise 

l’espoir n’a plus besoin de promesse




pas dans la neige

empreintes s’effacent vite

le jour se tait
























Dieu ou Rien 

formule abyssale

suspendue entre le tout et le néant


elle ne désigne pas un choix mais 

une tension 


celle de la conscience devant l’infini

si Dieu est tout prend sens  

si Dieu n’est pas rien ne tient
















peut-être que ce  Dieu  n’est pas un être 

plutôt 

un espace 

une respiration dans le vide

la présence même de l’être à soi


peut-être que le  rien  n’est pas absence

mais pure ouverture 

ce fond silencieux d’où toute chose émerge


alors Dieu ou Rien ne s’opposent plus 

ils se répondent

l’un est le nom que nous donnons à la plénitude du vide 

l’autre

au vide de la plénitude

entre les deux le mystère demeure 

vivant 

inépuisable

toujours intérieur



un maître zen chinois Fen Kan VIII siècle inscrivit 

un jour sur un mur


fondamentalement rien


dans ce rien fondamental réside l'extraordinaire 

magie poétique du monde



j'ouvre la porte

et laisse entrer

les montagnes













le simple fait d’être est l’explication

nulle théorie

nulle quête n’égale cette évidence nue 

exister



quand la pensée se tait 

quand le besoin de comprendre s’épuise 

il reste cela 


le pur miracle d’être là

sans pourquoi



















la grande libération 

n’est rien d’autre que cette reconnaissance silencieuse 

que rien ne manque 

que tout est déjà accompli 

dans le battement du présent


être 

simplement 


sans attente 

sans ajout 


voilà le seuil où s’évanouit l’illusion de chercher


dans ce dépouillement 
le monde se révèle tel qu’il est 
vaste paisible sans centre ni bord






quelques livres
tombent de l'étagère
sans raison particulière






























la poésie est illumination silencieuse du sens

elle ne crie pas

elle éclaire 

comme une lampe d’aube déposée au creux des mots

elle ne cherche pas à expliquer le monde 

mais 

à le laisser transparaître

à révéler l’éclat secret caché sous la surface du langage


dans le silence qu’elle ouvre 

le sens respire

libre de toute définition

la poésie n’ajoute rien  elle dépouille
















dans ce dépouillement le réel devient lumière

une clarté qui ne se dit pas

mais se devine 

comme 


la flamme invisible d’une présence éveillée




indifférent au lendemain 

mon sentiment 

s'épanouit pleinement




























saveur et savoir 

deux sources d’une même alchimie


la première naît sur la langue 

le second dans l’esprit

tous deux procèdent d’une expérience intime du monde


goûter 

c’est déjà comprendre 

comprendre c’est goûter autrement


















la saveur révèle la présence 

elle ramène au corps 

à l’instant

à la terre

le savoir éclaire cette présence 

il lui donne profondeur et résonance


quand 

l’un et l’autre se rejoignent

naît 

une sagesse sensuelle  

une intelligence qui ne sépare plus la pensée du goût 

ni 

la vérité du plaisir d’exister







assis

je brûle de l'encens

en écoutant le pluie

















à une tasse de thé je confie mon sentiment poétique


la vapeur qui s’élève emporte mes pensées 

comme un encens fragile


sur la porcelaine tiède se déposent mes silences

une gorgée devient une méditation

un passage du cœur au monde


le thé écoute sans juger 
















il recueille 

le feu 

la douceur 

la mémoire 

le présent


dans ce calme infime

je sens la poésie infuser la réalité

comme une lumière discrète 

qui se répand dans l’eau claire du moment





au loin 

le son du cloche
























longues herbes de l’éclair 

dressées comme des flammes vertes dans la nuit



un brin 

vibre d’une énergie invisible

 porteuse de lumière 

et de frisson


















le vent s’y glisse

comme un courant électrique

la terre entière semble frémir sous ce vert incandescent


dans cette tension 

tout s’illumine et tout respire 

 

un instant 

la foudre devient murmure 

la vie éclat

















les chevaux sauvages soufflent dans des défenses de mammouth


le vent se fait mémoire des âges

leurs naseaux brûlants éveillent la pierre fossile 

réveillent la poussière des mondes disparus

chaque respiration est un tambour

chaque hennissement un écho du temps profond

passé et présent se mêlent


dans ce courant d'air archaïque

la vie rugit encore 

indomptable et intacte



















de l’appareil Intra-Auriculaire surgit une efflorescence

éclat fugace et secret dans le conduit du silence


un son s’y transforme en fleur 

une vibration en pétale lumineux 

qui s’épanouit dans l’intimité de l’oreille


c’est un jardin invisible

où 

la musique devient souffle 

















le souffle 

éclat de vie 

fragile et fulgurant


dans cette floraison éphémère 

le monde entier semble résonner à travers 

un simple murmure








murmure  

souffle ténu qui glisse entre les feuilles du monde 
discret comme un secret
 

il ne se dit pas

il se reçoit

effleure l’oreille et le cœur 

trace des chemins invisibles dans la pensée


dans son frôlement

le temps se dilate 

les frontières s’effacent

tout devient possible  


le silence devient parole 

la parole devient souffle

le souffle devient murmure


murmure

c’est l’écho fragile de l’infini qui se glisse dans l’intime

léger comme une aile



ivre vent dans les pins

























cime et gravité

suspendues entre fixité et vertige

là où le monde se tient sur le fil d’un souffle


le sommet touche le ciel 

la racine s’accroche à la terre 

l’homme se tient entre deux forces qu’il ne peut dominer

















chaque pas  un balancement 

chaque regard une chute retenue


dans cet instant fragile 

l’être découvre sa liberté  

exister au bord de l’abîme

 

sentir la pesanteur et l’élévation 

comme 

un même battement



infiniment j’entends la pierre tenir en moi droite 

silencieuse

immobile 

comme un cœur ancien

elle ne parle pas

elle résiste

elle se souvient du temps où tout naît et se détruit

en elle je sens la verticalité de l’être

la force qui ne vacille pas même sous le souffle du monde

je demeure à son écoute

humble et stable

comme si ma propre vie se tendait pour rejoindre 

son silence éternel





le murmure des mots

ouvre la clef des choses

silence écouté


il n'y a rien à faire




















un fleuve d’arbres frappe ma poitrine 

c’est la joie qui déferle verte et rugissante

une feuille  une note

un tronc une vibration qui traverse mon cœur

le vent circule rire ancien

mes poumons deviennent rivière

mes bras branches qui se balancent

la terre entière palpite en moi

je ne fais plus qu’un avec ce tumulte lumineux 

le monde est une fête

la joie un fleuve infini




les lettres dansent

chaque son révèle un monde

qu’on ne voit pas





















espace espace animés

palpables 
transpirants

tout y vibre d’une conscience diffuse

comme si 

chaque étoile 
chaque poussière
portait la mémoire d’un regard


l’univers n’est pas vide  il rêve

ce 
rêve 
c’est 

l’anima mundi































l’âme du monde  circule entre les pierres et les souffles reliant le plus lointain au plus intime /  nous-mêmes nous ne sommes que son écho / fragments d’un grand corps cosmique qui se pense à travers nous  / ainsi l’espace n’est pas un lieu mais une respiration infinie où l’esprit du monde se cherche encore



chaque souffle compte

les feuilles parlent en silence

le regard écoute





au sommet du monde là où le souffle se fait prière Shiva et Parvati se caressent / chaque geste est une ère chaque frôlement un univers qui naît et se dissout / leurs corps sont les pôles du temps  leurs souffles  les vents qui façonnent les mondes /  dans l’immobilité de leur étreinte  la création palpite  un battement d’éternité suspendu entre le feu et la tendresse / ainsi l’amour devient le moteur secret du cosmos et le siècle n’est qu’une seconde dans la peau des dieux






























énigme en forme de sablier 

le temps s’y retourne sur lui-même 
s’écoulant à rebours 
dans le silence 
du grain


la chute est une naissance
la perte une mesure du recommencement

entre les deux verreries
un souffle hésite
 
ni passé 
ni futur 

un présent suspendu

pur battement de lumière


quand tout semble s’être écoulé 
il suffit de retourner le monde pour que le mystère 
recommence à tomber




























nuit d’insectes électriques et de fauves de soie

la terre 
respire d’un feu secret

les ombres 
frémissent comme des ailes

le ciel s’incline
saturé d’éclats muets

chaque étoile une pulsation
chaque brise un souvenir de lumière

dans cette clameur suspendue 
la nuit s’ouvre  

somptueuse et tremblante 

sur le mystère 
de ce qui veille en nous






















nuit d’herbes qui marchent sur les morts 

lente marée verte des souffles anciens


sous la peau du sol 
les racines murmurent les noms effacés

chaque tige qui se dresse est 
une mémoire revenue 
à la lumière

le vent les conduit comme un chœur sans visage 
balançant la frontière entre 
la vie et l’oubli

dans cette respiration du monde 
les morts deviennent le secret même de la croissance

































le présent 

est


perpétuelle conjonction d’eaux 

qui viennent 

de loin 


murmures d’âmes anciennes se cherchant dans le courant

















chaque instant y tremble 

comme 

une goutte sur le fil du temps 

portant en elle la mémoire des sources 

et le pressentiment de la mer



rien ne s’arrête 

tout s’unit

s’efface

recommence


dans ce flux silencieux 

l’éternité se glisse

légère

sous le nom fragile 

du présent


















le chant des lettres

réveille l’ombre des sens

le monde s’éclaire


le chemin mystérieux va vers l’intérieur 



aller vers l’intérieur
c’est entreprendre le voyage le plus difficile
celui qui ne mène pas à un lieu mais à une conscience

le mystère n’est pas dans le monde
mais dans la manière dont nous le percevons

chaque être humain porte en lui un labyrinthe d’émotions
de pensées et de désirs où se dissimule 
la vérité de son existence






























le  chemin intérieur  est 
un processus de connaissance de soi à la fois 
rationnel et intuitif 

comprendre ce qui en nous perçoit 
juge espère 
souffre


l’extérieur —
la société la technique la distraction 
nous pousse à la dispersion 

l’intérieur lui 
invite à la réunification

c’est le passage du multiple à l’unité 
du tumulte à la clarté




d’un point de vue métaphysique 
ce chemin n’est pas seulement psychologique : il est ontologique

aller vers l’intérieur 
c’est se rapprocher de l’Être lui-même

si tout ce qui est visible
 n’est que reflet ombre ou phénomène
alors l’intériorité est la source du réel le lieu où l’univers
 se pense et s’incarne




le chemin mystérieux mène à la présence pure
à cette dimension silencieuse où le sujet et l’objet cessent 
d’être deux

c’est l’instant 
où la conscience devient le miroir du tout 
où l’homme cesse d’être un individu isolé pour se reconnaître comme 
part du grand souffle de l’existence

le mystère ici n’est pas ce qu’on ne peut pas connaître 
mais ce qu’on ne peut qu’éprouver


*













le chemin intérieur est 
une descente dans la lumière obscure

c’est une grotte où scintillent les étoiles du dedans

chaque pas est une mue
chaque silence un mot que le monde n’a pas encore prononcé

le cœur devient boussole
la respiration flamme vacillante

plus on avance plus le paysage se dissout  
il ne reste qu’un souffle un battement
une présence sans contours

le mystère n’est plus ce qui se cache mais ce qui s’ouvre 
comme une fleur de nuit 
dans le jardin du soi

ainsi
le chemin mystérieux va vers l’intérieur
signifie 

que le vrai voyage n’est pas une fuite 
hors du monde

mais une plongée au cœur 
du réel

c’est là 
dans la profondeur silencieuse de l’être
que se trouve l’unique passage vers l’infini






le chemin mystérieux ne mène pas à un ailleurs géographique mais à une profondeur silencieuse invisible à l’œil   perceptible seulement au cœur

il commence là où cessent les certitudes   là où la conscience se retourne sur elle-même et interroge la source même de son regard

l’être humain   depuis toujours   cherche dans le monde la clé de son mystère  mais tout ce qu’il trouve n’est qu’écho reflet résonance 

le véritable lieu du savoir celui où se tient la racine de toute expérience  n’est pas dehors 

il est dans ce centre intime où le monde entier semble se condenser en un seul point  
le soi conscient d’exister.

aller vers l’intérieur   c’est entreprendre le voyage le plus exigeant

rien n’y sert de posséder ou de conquérir 

il faut au contraire se dépouiller

il faut abandonner les formes   les rôles   les illusions de l’identité   jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un regard nu 

un regard qui se regarde lui-même

c’est alors que le mystère apparaît   non plus comme une énigme à résoudre   mais comme une présence à vivre 

ce qui semblait caché ne l’était pas 
il était simplement trop proche   trop évident pour être vu

le chemin intérieur est mystérieux parce qu’il ne progresse pas dans le temps   mais dans la profondeur de l’instant

chaque pas est une plongée dans la conscience   chaque silence une porte qui s’ouvre vers un espace plus vaste

ce que l’on découvre ce n’est pas un  moi  isolé   mais un espace impersonnel où tout ce qui existe respire ensemble

l’intérieur se révèle alors comme la véritable demeure du monde    le lieu où l’univers devient conscience de lui-même

ce chemin  une fois entrevu ne s’oublie plus

il ne promet ni repos ni certitude  mais une vérité plus subtile   celle d’un mystère qui ne se dévoile qu’en demeurant mystère

aller vers l’intérieur   c’est cesser de vouloir comprendre pour commencer à être

c’est reconnaître que la lumière la plus pure n’éclaire pas les objets   mais la conscience qui les perçoit

dans cette lumière silencieuse  le mystère cesse d’être un obstacle 

il devient le cœur battant de l’existence.





*





Plotin 

la remontée vers l’Un   philosophie néoplatonicienne

Œuvre principale  Les Ennéades

l’âme humaine est une émanation de l’Un, principe absolu de toute réalité

pour revenir à son origine, 
elle doit se détourner du monde sensible et se tourner vers l’intérieur
vers la source immatérielle de l’être



Ennéades I,6,8

ne cherche pas à l’extérieur  
rentre en toi-même 

c’est au-dedans de l’homme 
que réside 
la vérité

sens métaphysique
le chemin intérieur est une anabase
une ascension spirituelle où l’âme se purifie de tout ce qui est étranger 
à son essence pour retrouver l’unité

l’intériorité est ici le miroir de l’Un
et le mystère
celui de la réintégration du multiple dans le simple


Carl Gustav Jung 

l’individuation et la rencontre du Soi psychologie analytique

Œuvres de référence

Psychologie et alchimie  
Aïon  Les Racines de la conscience

le chemin intérieur est un processus d’individuation par lequel la conscience intègre les dimensions inconscientes de la psyché pour devenir un tout unifié

ce n’est pas une fuite du monde mais une descente dans l’ombre une confrontation avec les symboles les archétypes les forces intérieures refoulées



celui qui regarde à l’extérieur rêve  
celui qui regarde à l’intérieur s’éveille



le mystère du chemin intérieur chez Jung
réside dans la transformation alchimique du moi en Soi

l’intérieur n’est pas seulement un lieu psychologique 
c’est une dimension symbolique et sacrée de l’être où se rencontrent 
l’humain et le divin


Martin Heidegger 

l’être
le dévoilement 
et l’habitation du mystère

Œuvres de référence

Être et Temps
chemins qui ne mènent nulle part
questions I et II


l’homme est le lieu d’un dévoilement de l’Être
aletheia

ce dévoilement ne se fait pas dans l’extériorité technique ou rationnelle 
il demande un retour vers le séjour originaire de l’être
une écoute intérieure du silence



chemins qui ne mènent nulle part

 penser
c’est se laisser guider par le chemin 
du cœur de l’être


le chemin intérieur n’est pas ici un retour psychologique, 
mais une ouverture au mystère
de l’Être lui-même

ce mystère ne se dissout pas, 
il s’habite. 

aller vers l’intérieur  c’est apprendre à 

demeurer 
dans le non-savoir
 
dans la proximité de ce qui échappe 
à toute maîtrise.



chez Plotin 
l’intériorité conduit à l’Un

chez Jung
elle mène au Soi

chez Heidegger
elle ouvre à l’Être


trois noms 
trois langages
une même intuition 



le mystère n’est pas hors de nous 
il est le fondement invisible de ce que nous sommes








gel sur la branche

une goutte suspendue

attend le matin































Alors, il répondit : 


Une conscience qui ressent

de la honte pour ce qu’elle est, ou pour ce que sont d’autres,

trouvera sans doute ton langage rude.


Mais néanmoins, 
















bannissant tout mensonge,

rends manifeste tout ce que tu as vu ;

et tu n’as qu’à laisser gratter où est la gale.


Car si ton propos doit être désagréable

d’abord au goût, il se montrera ensuite,

une fois digéré, un aliment vital.


Ce cri de toi agira comme le vent,

qui frappe plus fort aux plus hauts sommets ;

et voilà qui est grandement honorable. »


DANTE, Paradis, Chant XVII.



Véridique Rapport

sur les dernières chances de sauver le capitalisme en Italie

Censor (Gianfranco Sanguinetti)

Rapporto veridico sulle ultime

opportunita di salvare il capitalismo in Italia. Milan, août 1975

Traduit de l’italien par Guy Debord. 

Éditions Champ Libre, 

Paris, janvier 1976


ici




Mort de 

Gianfranco Sanguinetti

dernier grand héritier de l’Internationale situationniste


pileface

















la poésie comme yoga de la conscience


dire que la poésie est un yoga revient à affirmer qu’elle n’est pas simplement un art du langage mais une discipline de l’attention une voie d’union yoga signifie justement union en sanskrit entre le moi et le monde entre le visible et l’invisible


le poète comme le yogi cherche à dissoudre la séparation 

il respire avec le monde 

il se laisse traverser par les choses plutôt que de les nommer de loin

écrire devient une méditation active 

un travail du souffle et de la présence

chaque mot choisi avec justesse ouvre un espace intérieur

ainsi le poème n’exprime pas seulement  il élargit la conscience





la conscience ordinaire se déplace dans le monde comme 
une lampe dirigée 

elle éclaire une chose à la fois

la poésie elle
inverse le mouvement
 
elle laisse la lumière venir du monde 
elle accueille

ce n’est plus l’esprit qui regarde les choses mais 

les choses qui nous regardent à travers le poème

cet élargissement n’est pas accumulation mais dépouillement

un retour au pur sentir




sur le plan métaphysique 
la poésie agit comme un pont entre les plans de réalité

elle relie le sensible et le suprasensible

le mot et le souffle
la forme et le silence

elle ouvre une dimension d’unité  
celle où le sujet et l’objet cessent d’être deux

dans cette expérience
le poète devient le monde qu’il décrit 
il ne parle plus de la pluie il est la pluie 
il écoute à travers elle



la poésie comme le yoga 

ne cherche pas à dire le monde mais

à devenir conscience 

du monde


elle transforme le langage en souffle

et le souffle en lucidité





le vent touche la pierre

le monde se dévoile

un instant













Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage.
Henri Michaux , Face aux verrous.

Du "Dao" originel
du commencement du réel
des signes célestes
des formes terrestres
des règles saisonnières
de l'examen des choses obscures
des esprits essentiels
de la chaîne originelle
de l'art du maître
des évaluations fallacieuses
de l'équivalence des moeurs
des résonances du "Dao"
de l'inconstance des choses
des paroles probantes
de l'utilisation des armes
montagne de propos
forêt de propos
du monde des hommes
du devoir de se cultiver
de la synthèse ultime


"ô le plus violent paradis"

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A1 A10 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 AB ABDL Abécédaire Aboulafia Abréviations Abrüpt Abruzzo ACC Acker acronyme Actis Actualités ADBP Adorno ADR Adrénaline ADUMC Advaita Agamben Agenda AgnèsMartin Agrafe et boite Ainsité AIR Air du temps akasha Akhmatova AL Alain de Lille Alan Davies Albiach Alchimie Alechinsky Aleph ALF Alferi alien Alina Reyes ALTH AM Amande Ammons Amor fati AN Anagrammes Anaphore Anaximandre Anders André Breton André du Bouchet André Velter Andy Goldsworthy animal animation Annick Ranvier Annonciations Anthologie Antin David AP Aphaïa aphorismes Apollonios aporie Appelfeld Approche APUMM APZ Arago Aram Saroyan Arbres Archéopoésie ArgentOr Aristote Arp Arseguel Art sacré ARTHAUD AS ASDMI ASF Ashbery ASLEND Assez Astrologie Atlantide attente Aurélien Barrau Aurore Automne Auxméry AVB Avec Avent AW axiologie Axiomes Azam B B.Celerier Babel BABIL Bachmann Baies Baigaitu BAM Banal Bandeaux Barque Barré Barry Lopez Barthes Bashô Basque Basquin Bataille Battala BAZAR BDLE BDLF Beaufortain Beckett Beckford Benedetto Bénézet Benoît Labre Benveniste Bergounioux Bernstein bête Bhattacharya bibliographie Bibliothèques bientôt Bimot Binet bio biographie BioMobiles Biopsies Bishop BISSES1 Bivouac Blackburn Blaine Blanc Blanchot Blanqui Blaser Blau Duplessis Bleu Bobin Bochner Bohm boisflotté bord de terre Borges Bouddha Bouthonnier Bouvier Bozier Brautigan Bretagne Bribes Briciole bricoleur Brisset Broodthaers Bruckner Bryen BSRM Butor Byron C C.C C.D.A C.E.T C.F. C.Olson çacest café calcul Camino Campo Cantos Capital Capricorne Captures Carl Andre carnet Carson Carte postale Cartes et globes Carver Casas Cavale cavernes Cazier CCB CCEM CDLP CDLRP CDMDCDD CDN CDRSLS CDS ce ce qui est ceci cela Céline Celui Cendras cequej'aime Cerbelaud cercles Cerf Ceux Cézanne CGJ CH5 chaman Champs chant chant1 Chants et Poésies Chappuis Char chartres Chartreuse Chaton Chemins ChenZhen Chladni Choeur Choisir Chômei Chose Christian Dotremont christo Chu-Ta Ciel Ciel profond Cioran Circé citations civilisations CL Claude Favre Claude Simon Clausewitz CLBC Climat Closky Clouscard CMDOT Code Cole collages coller Collines collobert Combines Côme comme comment Compact compostelle conatus conscience constitution contingence contre conversation Copier Corbeau corpus Cortazar couleur covid CP Cravan Creeley cri CS.PAP CSB CSMM Cummings cut Cut 1 CV Cyber cycle Cyrano CyT D.SNLS Dada DALA Dans Danse Dao Dates DCPC DD DDLR de De Vries Decout DEE definition définitions DEGAULLE Deguy Deleuze Delillo délires Démocrite Denis Roche Déplacement Dérive Derrida Des Déserts Désir Détails Détournement DETQC Dextre DFRC DH DI Diable Dialogues Dickinson Dillard Diogène Divers DJLC DLADLS DLNI DMI DMOAM Domerg Donne Dryas DSDLDS Duchamp DUM Dumond Duncan DUNE Duras Durer Duvauroux DVDC Dworkin E E.Baer E.C E.E. E.O E.P. EA EAIO EB écart énigme Echenoz échos Echos L.A. Eckhart Tolle Eco Ecosse écoute écritures Eddas EDG EDJ EDLCDS EDLF Edmond Jabès EDO EIJS elle ELLEDIT ELLELL Elles Ellul EM Emmerson Empédocle EN ENCORE encres et musique Encres et peintures Ennéade ennui EnSof Entre entrelacs environnement Eons EPE épiphanies épistémologie EPLA ère ERRER Escher ESE Eshleman Esnault ESPA Espace Espitallier essais ét été Etel Adnan ETLPDMP Etna étoile Etymologie Eucharistie Euler évangile Eventail Exergue F F.A. F.EAA F.O F.Pirates FAA Fable Fadeur faits FAJ Faune Fayçal Fengliu feu Fiction Films FiniSol Finkielkraut FIVE FL Flore fmr FNAR Foligno Forest Foucault Fourcade Fourier FP FQPCC Fractales Fragme Fragments France François Cheng Frappat Frémon Fréquences Fugue Fuji Futur G.C.L. 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IA ici idéogrammatique IDLR IFE Igitur il Illuminations illuminer illuminisme ILVLA ilya immédiat immédiatement Impensable impératif imperceptible Impresses Index individu Infini Infinitif initiales inquiétude Insectes installation instant Internet Interrompre invisible Irwin Ishihara Isidore Isis isolato Issa italiques Ivsic J-P Michel J.J.F.W. J.J.U. J.L.P Jaccottet jaime Jakobson Jankélévitch Jardin JAZ JBE JCERDM JDLF JDS JE JE & Jean jean Daive Jean Michel Lou JELRLT Jesuis Jésus jeu JHN Jirgl Joan Mitchell John Cage Jouffroy jour jour17 Journal Jours jours17 Jousse JR Juarroz Jullien JYL K.G K.K Kabîr Kafka Kairos Kaplan Kapoor Kathleen Raine Katué Kawara Kay Ryan KDCN KDICK Keats Kenneth White Kerouac Khazar Khlebnikov khôra Kiarostami Kingsley Kircher KK KLTDD koan Koons Koshkonong Kosuth KOUA Kral Kuhn Kundera Kunitz Kybalion L.A.S L.D. 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SDM Sel selon SELP Seneca Sénèque Sengaï SGM Shakespeare Shitao Shiva Shônagon SI Sicard signal Signes Signets Sikelianos silenc SILENCE Silesius Silliman Simmel Simon Cutts Sinclair singularité Situation Sivan six SJDC Skalova Ski SLFDM soleil solénoïde Solutré Sommeil Sonnets Sons Sor Juana Sôseki Soto Soufi Soufre Soulages Souligne Sous le Pas SP SPHS SPiced Spicer Spinoza Spira spirale sport SPRCGB SPSLSA Squires SSM Stéfan Stein Steiner steppe Stromboli Structure Suarès SUBHDLH Suchère Suel suite Sun Tzu sur Suso sutras Swensen Synchronicité synonymes Synopsis T T.A T.C T.R T.S.Eliot Tabarini Takis Tanizaki tantôt TAOPY Tardy Tarkos TC Tchékhov TDQ TDUESDS TEL Temps Temps probable TeneT Tétralemme TEXTES Thalès Thé Théorie Tholomé Thoreau timbres TINTIN Tissu Titres TLP TN Tocqueville Todtnauberg tomates TOPOS Torque Toscane Toujours TouT TP TP.BN Traces Traduire Trains translucide TRICTRAC Triste époque Tsvetaeva TT TU Tumulte Tunnel Tweets Twillight Typoésie u.p.d.d.v UCCDC UCDD UDP UJAAB UJAJS Ukraine ULDLLA Ulysse UMO UMP UN UNM unmot UPDS UPSA usura UVD V V.E V.I. V.Kh V.P. VALC Valet vazquez VDSJ VE Véda Vegan vélo VEMDIL Venet Venise Vents VERBES Vercors vérité Verlaine Verne verre Vert vertical Vésuve Vézelay VGE Vico Victoria Hanna vide Vidéo Vilgrain Virgule visage Viton vitraux VJ VO voici Voies voilà voix volcan Voluspa Volut Von Aesch Vous Voyelles Vulcano W W.Benjamin W.I.P. W.S Wable Wagô Wajcman Waldman Waldrop Wallace Stevens Walser WB WBY wcw webasso Webcams Wermer Lambersy Werth WGJ WilliamBlake Windows Wittig Wolfgang Laib Wolfson wolman Woolf ww. WWFDH Xardel Xénophon Xu Xiake xxx Y.B Yanka YDM YISANG YOGA Zagdanski ZANZOTTO Zeit Zéno Bianu Zéro Zététique Zinoviega Zoom Zukofsky Zürn

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