tu marches encore, tu traînes encore...
et je pense parfois...parfois à Un homme qui dort de Georges Perec, à cet homme qui marche, qui marche pour ne pas mourir ou devenir fou. Avant de sombrer profondément dans la dépression, le narrateur de Un homme qui dort était un homme qui marchait. Jusqu'à ce qu'il se retire définitivement sur sa couche, dans sa mansarde, parfaitement indifférent au monde. Ses errances, plus que des promenades, ressemblaient à des tentatives d'inventaires exhaustifs des lieux : marcher pour classer et retrouver ses repères. On notera, au passage, le dédoublement du personnage, principal et unique, du récit, qui se parle à lui-même et se dit " tu "...
Tu traînes. Tu longes. Tu t'assieds. Tu découvres. Tu inventes. Tu vas voir les monuments. Tu dénombres les églises...
L.A. photographie, Viale Galliléo, Florence, juin 2011