deux grandes idéologies dominent nos sociétés occidentales
le déclinisme et le catastrophisme
depuis le début du siècle
tous les événements
semblent confirmer ce pronostic
réchauffement climatique
terrorisme islamiste
coronavirus
guerre à l’Est de l’Europe
face à cette situation la doxa veut que le seul recours raisonnable soit de réintégrer le foyer dernier refuge et protection contre la sauvagerie
mais la maison de nos jours n’est pas un simple abri elle est bien davantage
un espace en soi qui supplante et remplace le monde
un cocon connecté qui rend peu à peu superflu toute percée vers le dehors
depuis son canapé on peut jouir par procuration des plaisirs qu’offraient jadis le cinéma le théâtre les cafés
tout ou presque peut nous être livré à domicile y compris l’amour
pourquoi dès lors sortir et s’exposer ?
A l’instar du héros de la littérature russe Oblomov qui vécut couché et ne parvint jamais à quitter son lit pour affronter l’existence allons-nous devenir des êtres diminués recroquevillés et atones ?
l’enjeu est de dresser l’archéologie de cette mentalité du repli et du renoncement, d’en saisir les racines philosophiques et les contours historiques
car jamais la tension entre le désir de vagabondage et le goût de la réclusion n’a été aussi forte
et le confinement obligatoire véritable cauchemar des dernières années semble avoir été remplacé chez beaucoup par un auto-confinement volontaire
fuite loin des villes télétravail condamnation du voyage et du tourisme nous risquons de devenir des créatures de terrier qui se calfeutrent à la moindre secousse
ce n’est pas la tyrannie sanitaire qui nous menace mais la tyrannie sédentaire
la
pantoufle
et la robe de chambre
seront-elles les nouveaux emblèmes
du monde d’après
?