dans la physique épicurienne
le clinamen
est
un
écart
une
déviation
une
déclinaison
spontanée des atomes
par rapport à leur chute dans le vide
qui permet aux atomes de s'entrechoquer
cette déviation
est spatialement et temporellement
indéterminée et
aléatoire,
elle permet d'expliquer
l'existence des corps et la liberté humaine
dans
un
cadre matérialiste
bien
que cette théorie
ne soit développée que dans le
De rerum natura
de l'épicurien latin Lucrèce
elle est attribuée à Épicure lui-même
son œuvre ayant été
en grande partie perdue depuis l'Antiquité
romaine
*
dans son
De rerum natura
Lucrèce
décrit ainsi le concept
Voici encore, en cette matière, ce que je veux te faire connaître. Les atomes descendent en ligne droite dans le vide, entraînés par leur pesanteur. Mais il leur arrive, on ne saurait dire où ni quand, de s'écarter un peu de la verticale, si peu qu'à peine on peut parler de déclinaison. Sans cet écart ils ne cesseraient de tomber à travers le vide immense, comme des gouttes de pluie ; il n'y aurait point lieu à rencontres, à chocs, et jamais la nature n'aurait rien pu créer. [...]
C'est pourquoi, je le répète, il faut que les atomes s'écartent un peu de la verticale, mais à peine et le moins possible. N'ayons pas l'air de leur prêter des mouvements obliques que démentirait la réalité [...]
Qu'un rien dévie en quelque chose de sa ligne, qui serait capable de s'en rendre compte ? Mais si tous les mouvements sont enchaînés dans la nature, si toujours d'un premier naît un second suivant un ordre rigoureux, si par leur clinamen les atomes ne provoquent pas un mouvement qui rompe les lois de la fatalité, et qui empêche que les causes ne se succèdent à l'infini, d'où viendrait donc cette liberté accordée sur terre aux êtres vivants ; d'où viendrait, dis-je, cette libre faculté arrachée au destin, qui nous fait aller partout où la volonté nous mène ? [...]
Aux atomes aussi nous devons reconnaître cette propriété : eux aussi ont une cause de mouvement autre que les chocs et la pesanteur – une cause d'où vient le pouvoir inné de la volonté, puisque nous voyons que rien ne peut naître de rien [...] : or tel est l'effet d'une légère déviation des atomes, dans des lieux et des temps non déterminés.