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Extraordinaire mise en mots, en littérature, de l'exténuation, l'oeuvre de Samuel Beckett est ainsi, encore, paysage, attente et désir d'horizon. Lue sous cette lumière, elle ne peut plus, en aucune manière, être assimilée à la traduction imagée, ornée, romanesque pour tout dire, d'une pensée du désespoir, d'une morale mélancolique ou cynique élégamment balancée
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" encore "
premier mot du livre et de tout ce qu'écrit Beckett. Premier et aussi dernier mot, qui reste suspendu à la fin de la phrase, de la page ou du souffle, quand tout semble dit et que le langage, comme le sol, se dérobe, quand l'épuisement gagne, a gagné. à partir de cet " encore ", la langue cependant se délie, se reconstitue, quitte à nouveau ce port de silence qui n'est jamais le bon, apprend à nouveau, apprend à
" dire encore "
à partir de rien, ou de si peu...Un corps peut-être, " d'abord ", ou bien " d'abord le lieu. Non. D'abord les deux ". Et le langage reprend, se reprend, apprend à vouloir dire encore et ce corps et ce lieu...
écoutez
lisant, écoutez cette voix dénudée
ce chant très pur
comptine tout autant qu' épopée
ce chant qui est l'un des plus bouleversants
encore
de la littérature
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Patrick Kéchichian, Le Monde
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L.A. photographies,
lecture, les Saisies, janvier 2010
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lecture, les Saisies, janvier 2010
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