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En 1959, à Paris,
un bizarre écrivain marginal de 53 ans devient l'ami d'un couple étrange et réservé : un peintre et dessinateur, une poétesse d'origine américaine. Ils sont juifs, ils ont deux petites filles, le trio sort, boit et fume beaucoup la nuit, et elle décrit l' écrivain ainsi : " Un homme résolu, intense, érudit, passionné et par-dessus tout vrai, beau, habité par le souffle divin. " Ou encore : " Il était poète dans la moindre de ses fibres et de ses cellules. " N'est-ce pas exagéré ? Mais non, il s'agit de Samuel Beckett
En 1959, à Paris,
un bizarre écrivain marginal de 53 ans devient l'ami d'un couple étrange et réservé : un peintre et dessinateur, une poétesse d'origine américaine. Ils sont juifs, ils ont deux petites filles, le trio sort, boit et fume beaucoup la nuit, et elle décrit l' écrivain ainsi : " Un homme résolu, intense, érudit, passionné et par-dessus tout vrai, beau, habité par le souffle divin. " Ou encore : " Il était poète dans la moindre de ses fibres et de ses cellules. " N'est-ce pas exagéré ? Mais non, il s'agit de Samuel Beckett
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La légende veut que Beckett ait été un sphinx ou une momie impassible, un squelette nihiliste, une froide abstraction inhumaine, un saint à l'envers, un mort-vivant montreur de marionnettes désespérées. Il s'est visiblement arrangé de ce montage pour avoir la paix, mais rien n'est plus inexact, et c'est en quoi le témoignage direct de Anne Atick est si précieux, sensible, insolite. Beckett ? Générosité, bonté, attention aux enfants, joueur ( échecs, billard, piano), sportif ( nage, marche, cricket, amateur de matches ), et surtout présence d'écoute intensive au point de mettre mal à l'aise ses interlocuteurs qui ne savent pas que chaque mot peut-être important . Silencieux ? ça oui, mais pour interrompre l'immense bavardage humain, sa routine, son inauthenticité, sa rengaine...
Source,
Philippe Sollers,
discours parfait, Gallimard
Philippe Sollers,
discours parfait, Gallimard
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Anne Atick, comment c'était.
Souvenirs sur Samuel Beckett, avec quatre portraits d'Avigdor Arikha,
traduit de l'anglais par Emmanuel Moses, éditions de l'Olivier, 2003.
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