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marcher nous permet aussi d'entretenir un autre rapport au temps : " Quand je fais trente kilomètres par jour, à pied, je calcule mon temps en années ; quand j'en fais trois mille en avion, je calcule ma vie en heures ", remarque à juste titre Régis Debray. Tout à la fois stimulante et consolatrice, la marche n'est-elle pas le meilleur moyen pour l'homme d'oublier (ou de réfléchir à) où il va ? " C'est en marchant que j'ai eu mes pensées les plus fécondes et je ne connais aucune pensée aussi pesante soit-elle que la marche ne puisse chasser ", disait Kierkegaard. Il semble donc que, selon qu'il ait ou non la foi, l'homme marche pour se consoler d'aller vers le néant ou, comme le pense Maître Eckhart, pour gagner son salut pour l'éternité, en choisissant de préférence : " le chemin sans chemin, là où les fils de Dieu se perdent et, en même temps se retrouvent."
Jacques Barozzi, le goût de la marche
L.A. photographie, autour du Plan d'eau, Briey oct.2008.
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