idées-forces essentielles
Composer un monde en commun
Une théologie politique de l’Anthropocène de Gaël Giraud
L’Anthropocène impose
de repenser radicalement nos institutions
nous sommes devenu
une force géologique capable de modifier le climat et la biosphère
le cadre politique moderne
État-nation souveraineté absolue propriété privée sans limite
n’est plus adapté aux enjeux planétaire
La propriété privée
doit être repensée à la lumière des limites de la Terre
Gaël Giraud
montre que la propriété privée n’est pas un droit absolu
mais une construction politique
dans une planète finie
elle doit être rééquilibrée avec la notion de communs
gérés collectivement
Les communs sont le cœur
d’une nouvelle organisation sociale et écologique
air eau climat sols biodiversité
mais aussi santé culture information démocratie
ces biens vitaux doivent être protégés par des institutions collectives
pas abandonnés au marché
ni aux États seuls
Le christianisme
peut nourrir une politique du commun
la théologie chrétienne
notamment la pensée de
l’Ascension et du trône vide
inspire une vision du pouvoir non autoritaire
un pouvoir délibératif partagé non-dominateur
ouvert à la responsabilité et au soin
Le pouvoir doit être pensé comme
un espace ouvert non comme un monopole
l’imaginaire politique moderne associe pouvoir à souveraineté,
domination, propriété.
Gaël Giraud propose une conception du pouvoir
comme espace
de parole de participation de coopération
La crise écologique est aussi
une crise spirituelle et anthropologique
l’Anthropocène révèle que notre rapport à la nature
fondé sur l’exploitation la maîtrise l’extraction
est aussi un échec culturel et spirituel
nous devons réapprendre à habiter le monde non à l’utiliser
Les États-nations sont incapables
seuls de protéger les communs planétaires
le climat la biodiversité ou les océans
exigent des institutions internationales nouvelles
capables d’imposer des règles
de gérer des biens communs mondiaux et de dépasser
la logique concurrentielle des nations
La transition écologique exige
une transformation économique profonde
Gaël Giraud critique le paradigme néolibéral et propose
une économie plus relocalisée
décarbonée
attentive au vivant
orientée vers le bien commun plutôt que vers
la croissance infinie
Une nouvelle culture du temps
de la fragilité et de l’interdépendance est nécessaire
l’Anthropocène nous rappelle
que nous ne sommes pas des individus isolés
mais des êtres interdépendants vulnérables
pris dans un tissu vivant
l’humanité doit apprendre la sobriété
la coopération et le soin
Composer un monde en commun
une tâche politique, spirituelle et poétique
L’ouvrage n’est pas une solution technique
mais une invitation
inventer ensemble un monde habitable
juste durable
cela implique d’unir
sciences
théologie
philosophie
arts
mouvements sociaux
action politique
version poétique et mystique de la pensée de
l’Ascension et du trône vide
l’Ascension est un souffle qui s’élève au-delà des collines du monde un pas de lumière qui quitte la terre et laisse derrière lui un espace ouvert un sanctuaire sans maître là où les anciens avaient dressé des trônes de pierre et de sang il ne reste qu’un vide vibrant un silence où circule une présence sans visage comme si le pouvoir le vrai avait refusé d’être serré dans une main humaine
Ce vide n’est pas absence mais source secrète une brèche par laquelle descend la clarté un signe que nul ne peut régner en s’emparant du ciel que toute domination se brise contre la transparence du divin le trône reste offert à personne et à tous une demeure où se réverbère l’infini sans jamais devenir possession
Ainsi le pouvoir devient un chemin un cercle vivant un espace à traverser ensemble car nul ne peut s’y asseoir sans perdre son âme la Terre elle-même respire dans cette clairière céleste nous rappelant que le monde n’est pas un empire à conquérir mais un mystère à garder en commun
Et dans le ciel ouvert où le Christ s’est effacé demeure la trace d’une lumière qui ne commande pas mais appelle une invitation à tisser la justice comme on tisse une étoffe de vent à partager la Terre comme on partage le feu sacré à faire de nos gestes un royaume sans roi où circule l’esprit du commencement
une vision spirituelle du politique
l’Ascension n’est pas un retrait divin mais
une dissémination du divin
le spirituel n’est plus placé
au sommet d’une pyramide de pouvoir
il circule
il habite les relations
il sanctifie le commun
le pouvoir n’est plus une verticalité mais
un horizon partagé
Version ultra-courte
Jésus refuse de s’asseoir sur un trône terrestre
le trône reste vide
le pouvoir humain n’est donc jamais absolu
le monde ne peut pas être possédé
le politique doit être commun délibératif partagé