que
le temps soit divin
ne préoccupe plus
que
très peu
de personnes
Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
que
le temps soit divin
ne préoccupe plus
que
très peu
de personnes
une avait
un beau visage
deux ou trois autres
du charme
mais charme et beauté rien ne purent
puisque
l’herbe
de la montagne ne peut que garder la forme
de ce lièvre
de la montagne
poésie
Li-Po
promenade sur le lac
poésie
c'est
des bêtises ça ne veut rien
dire
le meuble s'ouvre en appuyant sur les portes en verre
nul lien ne me retient
me voici parti à la
dérive
poésie
bouches guidées
par la soif
mains happant
flancs seins hanches fesses
peignant cheveux
comptant vertèbres
mais à qui
sont ces corps
l’humanité
il n'a jamais fait de doute pour personne que la vérité et la politique sont en assez mauvais termes et nul autant que je sache n'a jamais compté la bonne foi au nombre des vertus politiques
les mensonges ont toujours été considérés comme des outils nécessaires et légitimes non seulement du métier de politicien et de démagogue mais aussi de celui d'homme d'Etat
quand tout le monde vous ment en permanence le résultat n'est pas que vous croyez ces mensonges mais que plus personne ne croit plus rien
un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion
il est privé non seulement de sa capacité d'agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger
et avec un tel peuple vous pouvez faire ce que vous voulez
six et
demi sur l'échelle
de Richter
sol sablonneux
des attentes
ondes verticales
comme
des haut-le-cœur
tout se fend
aux jointures
de leurs corps
disloqués
imaginez tout ce que vous pouvez imaginer
alors continuez
en passant sur la grand'route
souviens-toi qu'tes anciens l'ont fait sans doute avant toi
elle écrivait
désormais
dans un cercle
elle ne savait
de qui ou
d’où ce cercle émanait
divination et synchronicité
psychologie
du hasard significatif
poésie croquante
comme
les étoiles
nous rentrons
dans la nuit brève
de la vie
ou
nous rentrons pareils aux étoiles
dans la nuit brève
de la vie
*
à quoi bon
des poètes en temps
de
détresse
disait Hölderlin
aucun dieu
n'est là pour répondre
mais aucun maître n'a le pouvoir
d'étouffer
la question
VIVALDI
agitata da due venti
le vent et la lune seront mes amis éternels
mes semblables
d'ici-bas ne sont que
des amis éphémères
vivre c'est voyager
mourir c'est retourner au sol
l'univers ressemble à une auberge
les années qui s'écoulent à de la poussière
on se plaint en pensant au passé
on se plaindrait davantage si on songeait à l'avenir
ON PEUT DIRE QUE LE LIVRE
est le seul art
peut-être qui ait touché à la perfection
dès le début
l'Incunable a on ne sait quoi d'absolu
turbulences
des flots jaillissant s'engouffrant
de
dans les déchirures être
de ce qui
déroge en nous l'autre si cela nous est
donné
une cicatrice
à jamais
y apposera sa marque
*
nous n’avons pas encore considéré le fait que la tonalité du dire ne doit pas détoner que le poète parle en vertu d’un ton qui détermine la basse et les bases et qui donne le ton à l’espace sur et dans lequel le dire poétique instaure un être
ce ton nous le nommons ton fondamental de la poésie
par ton fondamental nous n’entendons cependant pas une tonalité affective ondoyante qui accompagnerait seulement le dire au contraire le ton fondamental ouvre le monde qui reçoit dans le dire poétique l’empreinte de l’Être
la topographie inconnue
des sens et
des gestes laisse pourtant affleurer
de nous un autre corps où bouillonnent les flux
de convection
du
dedans au
dehors et
dehors
dedans
en perpétuel mouvements
vivants
fabuleux
fabuleux
qui appartient à la fable au merveilleux
qui paraît fabuleux
incroyable mais vrai
hors du commun
un spectacle fabuleux
poésie
un prix fabuleux
pour
une publication permanente
qui
n’a pas de prix
L’Ethique de Spinoza
frange d’invisible
tremblant
de secrets
*
les grandes ombres des arbres
donnaient à l'eau un fond qui était habituellement d'un vert sombre mais que parfois quand nous rentrions par certains soirs rassérénés d'après-midi orageux j'ai vu d'un bleu clair et cru
*
mon cœur
mollement remué
se reportait sur les heures de cette orageuse journée et en y retrouvant la trace des angoisses du matin il savourait avec plus de vivacité la tranquille douceur de la soirée et le rassérénant espoir d'une délivrance
VERT
la rassérénante vibration
champ
des possibles
des rénovations
virginité toujours réactivée
VERT
fraîcheur
espace
un brin velouté
les sensations sont celles du dehors
VERT
les vagues lumineuses
l’émotion
de l’émulsion herbeuse
aucun mot ne rend grâce à la prairie
à
son assomption
son événement
c’est
une ouverture
une épiphanie
n’y cherchez pas l’ombre
d’
un sentiment
elle exprime le besoin nécessaire
la nature se suffit
la nature organique n'a pas d'histoire
la mort le maître absolu
l'histoire n'est pas le lieu de la félicité
par
la traduction
le travail
de la pensée se trouve transposé
dans l’esprit
d’
une autre langue
et subit
ainsi
une transformation inévitable
mais
cette transformation peut devenir féconde
car elle fait apparaître en
une lumière nouvelle
la position fondamentale
de la question
elle fournit ainsi l’occasion
de
devenir soi-même plus clairvoyant et
d’en
discerner plus nettement
les limites
c’est pourquoi
une traduction
ne consiste pas simplement à faciliter
la communication avec le monde
d’une autre langue mais elle est en soi un
défrichement
de la question posée en commun
elle sert à
la compréhension réciproque en
un sens supérieur
et chaque pas
dans cette voie
est
une bénédiction pour les peuples
manifestement
vous êtes bel et bien
depuis longtemps familiers
de ce que vous visez à proprement parler
lorsque vous employez
l’expression
étant
mais pour nous
si nous croyions certes auparavant le comprendre
voici que nous sommes tombés
dans l’embarras
mesurer
on ne peut
entreprendre
de définir l’être sans tomber
dans cette absurdité
car on ne peut
définir
un mot sans commencer par celui-ci
c’est
soit
qu’on l’exprime ou qu’on le sous-entende
donc pour définir l’être il faudrait
dire c’est et ainsi employer le mot
défini dans sa
définition
l'espace
est
une donnée matinale
le froid
empreint ses contours
le témoin
donne
le thème
l'intelligence
est la condition première ...
il faut penser
pour avoir quelque chose à dire
toutefois
avant de penser
il faut vivre
et vivre...
c'est être sensible à
des émotions....
toute définition est une limite
les objets
affluent sur la table à marée basse
elle écrivait
désormais
dans un cercle
elle ne savait
de qui ou
d’où ce cercle émanait
initiation à l'Hermétique