en 1948
elle disparaît
en laissant le manuscrit d'
un dernier livre
paru de façon posthume
le pays contre les automates
plus d'
un demi-siècle
après sa parution ce pamphlet reste d'
une incroyable actualité
cette apologie de la liberté est
un défi jeté aux idolâtries du profit et de la force
dans
une violente critique de la société
industrielle
elle s'adresse à la France immortelle
face à la France périssable
celle des combinaisons politiques
et des partis
elle estime
que le progrès technique forcené limite
la liberté humaine
elle conteste
l'idée selon laquelle la libre entreprise
conduirait automatiquement au bonheur de l'humanité
en effet selon elle
il y aura toujours
plus à gagner à satisfaire les vices
de l'homme que ses besoins
visionnaire
elle explique ainsi qu'
un jour on plongera dans la ruine du jour au lendemain des familles entières parce qu'à des milliers de kilomètres pourra être produite la même chose pour deux centimes de moins à la tonne
une étonnante préfiguration
de ce que seront les délocalisations
un demi-siècle plus tard
!
elle prédit également une révolte des élans généreux de la jeunesse contre une société trop matérialiste où ceux-ci ne peuvent s'exprimer et cela plus de vingt ans avant la contestation de la société de consommation qui sera l'un des aspects de Mai 1968
ici on sent en permanence le courage la loyauté la rectitude du jugement qui lui ont permis de se tenir toujours au niveau de l'histoire de son temps et de faire toujours les bons choix
contre le clergé assassin de la guerre d'Espagne
contre les dictatures
contre la collaboration
pour la résistance
pour la rectitude du cour et du jugement
cette polémique engagée contre la société des machines est un cri un appel très moderne et même futuriste à la construction d'une société où il serait possible de mener une vie digne de l'être humain
*
tout ce qui nous concerne
est stocké quelque part dans des banques de données
c’est la société de contrôle
comme dirait D.
nous avons lu
D. et F.
mais nous ne sommes pas sûrs d’avoir tout compris
qui a compris D.
?
et F. putain
mais
nous avons retenu
la notion de société de contrôle
nous ne savons pas si
c’est une notion ou si c’est un concept
nous ne saurions pas dire
entendre des voix
parle
tais-toi
Parle
ressemble à
un roman à
un poème à
une pièce de théâtre à du cinéma à
une pièce radiophonique
dans sa postface intitulée
Tais-toi
elle explique au lecteur
encore sonné pourquoi
il ne s’agit d’aucun de ces genres
Parle
on ne sait pas ce que c’est
et à la rigueur
tant pis
des voix s’élèvent
parlent des maux de nos temps
les décrient et s’avouent impuissantes
une sorte de dialogue contrarié se noue
on s’y entend et la gêne
se mêle au rire