un battement appuyé...
un mouvement qui déplace les lignes...
on s'intéresse à ce qui est là
au lieu de se tourner vers ce qui n'est pas là
par exemple
:
je ressens un désir
je m'intéresse au désir qui est bien là
et non
à l'objet à atteindre ou à
un état sans désir qui ne sont pas là
la souffrance
la misère
ce qui est lourd
difficile
complexe
c'est de se soucier
de ce qui n'est pas là...
vous ouvrez les yeux...
vous énumérez ce qui passe devant vos yeux...
il y a
toujours pour vous
quelque chose
à voir
quelque chose
qui remplit la journée où vous vous trouvez
la nuit
où vous croyez dormir
et vous oublier...
mon corps prend d’instinct...
une immobilité animale...
j’observe
silencieusement les alentours
de la pièce que je croyais déserte
mon corps
continue d’avancer
comme si
je marchais dans le vide...
certains jours
il faut juste finir ce qu’on a commencé
tout ce qui s’est évanoui
pour revenir se réfugier en soi ...
rien nulle part jamais
avant tout
quelque chose
avant tout
ensuite
et
là-bas
voilà que se dresse le mot
surgi de l’abîme sans-fond qui a accordé
ce dont nul fond
n’est capable
puisque seul le lien
avec le dit
permet à chaque chose de devenir chose
et disperse confusément
les sens dont on est en chasse
il
est entendu
qu’
un corps
sonore mis en mouvement
provoque
une vibration
qui va s’atténuant
mais
pourquoi s’arrêterait-elle
?
tous les sons passés résonnent encore...
extrêmement faibles
dans
un decrescendo infini
on ne les entend plus
mais
ils sont bien là...
une image fantôme
s’imprime
sur la rétine alors
qu’
il n’y a plus rien
une étoile morte
perdue au milieu de la voie lactée