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Tout comme il touche et fait naître l'invisible, il voit de ses yeux aveugles d'eux-mêmes : c'est que la disparition qui est au toucher se tient très proche du globe voyant ; l'oeil sommeille en avant des doigts comme en arrière des yeux. Et il faut penser et écrire les yeux comme pour s'écarter de la cavité qui fait de l'oeil un irréversible, comme pour nier la main touchante qui crée l'amnésie de la matière insaisissable, fait le poids de l'oeil, l'opacité du visible.
Tout comme il touche et fait naître l'invisible, il voit de ses yeux aveugles d'eux-mêmes : c'est que la disparition qui est au toucher se tient très proche du globe voyant ; l'oeil sommeille en avant des doigts comme en arrière des yeux. Et il faut penser et écrire les yeux comme pour s'écarter de la cavité qui fait de l'oeil un irréversible, comme pour nier la main touchante qui crée l'amnésie de la matière insaisissable, fait le poids de l'oeil, l'opacité du visible.
Et il pense les yeux comme il retourne le regard en lui-même, le renfonce dans le globe oculaire jusqu'à la transparence. Il propulse l'oeil hors de l'orbite et le voit voyant le monde : c'est qu'il traverse la matière impénétrable des yeux et tout l'espace est au visible ; il voit sans fin jusqu'à se voir. Et il écrit les yeux comme il subsiste le visible au toucher ; la main de la nuit se rétracte dans le bras jusqu'à disparaître : elle pense et il pousse alors en elle le visible pour que les signes soient amoncellement d'yeux : il fait doublement exister l'intouchable là où commence la nuit.
Et il ne fait jamais qu'appeler les yeux là où ils sont aveugles, prolonger le tout de la matière vivante pour se tenir au plus loin de la disparition
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Noémie Parant
José Corti
ici
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