avaient marché pendant ce temps. Le plateau, le vent, la nuit. Tout cela avait eu le temps de se préparer et c'était fin prêt. Il y avait dessous la porte une épaisse barre d'argent large de quatre travers de doigts. Et c'était la lumière de la lune. Il était venu un vent de nuit de forte haleine ; il galopait bride abattue à travers tout le plateau, il avait un long gémissement comme pour boire tout le ciel. La gineste craquait sous ses pieds, les genévriers écrasés criaient ; les figuiers griffaient les murs et leurs grandes souches grondaient dans la terre sous les pierres. Il y avait tous ces bruits, mais ce n'était pas ça qui les avait réveillés : c'était le bruit d'un pas et d'un claquement d'étoffe...
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Giono, Regain
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