vendredi, octobre 31, 2025

un extrait très représentatif de 
À la recherche du temps perdu de Marcel Proust 
qui illustre parfaitement 
sa recherche 

du temps 
de la mémoire involontaire 
de la sensibilité aux 
détails


Longtemps je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : « Je m’endors. » Et, une demi-heure après, la pensée qu’il était temps de chercher le sommeil me réveillait ; je voulais poser le volume que je croyais avoir encore dans les mains et souffler la lumière ; je n’avais pas cessé en dormant de tenir le livre et de souffler la lumière. Comme je n’avais pas été attentif à la manière dont je m’étais endormi, il m’arrivait de me réveiller sans avoir la sensation de m’être endormi, et tout d’un coup de me trouver dans une obscurité complète, sans plus savoir où j’étais, sans souvenir précis du monde que j’avais quitté, et d’éprouver le vertige du retour dans le temps présent













mémoire involontaire 

le sommeil et le rêve 
sont liés à la conscience de soi et au temps perdu

flux de conscience  

phrases longues 
enchaînements fluides qui suivent la pensée et la perception

sensibilité aux détails 

chaque geste banal devient 
un révélateur du temps et de la vie intérieure

thème central  

le temps
la mémoire et le vertige de l’existence






version radicale et visuelle 
où chaque mot ou petit fragment de Proust 
flotte seul sur la page 

flux de conscience et  vertige 
du temps perdu 



longtemps
je
me
suis
couché

de
bonne
heure

mes
yeux
se
fermaient

si
vite

que
je
n’avais
pas
le
temps

de
me
dire

je
m’endors

une
demi‑heure
après

la
pensée

qu’il
était
temps

de
chercher
le
sommeil

me
réveillait

je
voulais
poser
le
volume

que
je
croyais
encore

dans
mes
mains

souffler
la
lumière

je
n’avais
pas
cessé

en
dormant

de
tenir
le
livre

et
de
souffler
la
lumière

je
ne
savais
plus


j’étais

le
monde
disparu

le
vertige

du
retour

dans
le
temps
présent




vertige de retour dans le temps

présent présent présent présent







le temps revient sur lui-même comme une eau sans rive 
il se plie se déplie se respire et se recommence 
nous marchons dans sa spirale 
sans savoir si l’aube vient avant ou après la nuit 
chaque instant est un miroir du suivant et du précédent 
le désir y circule comme un feu lent 
cherchant sa forme son repos sa flamme encore 
nous sommes le battement entre deux éternités 
l’écho d’un souffle qui se souvient d’avoir brûlé 
nous appelons cela vivre et cela recommence 
toujours toujours dans le cercle sans fin 
où le temps se confond 
avec le désir








































Maneki Neko

le chat lève la patte

un geste simple et le monde se penche







il invite
il appelle


la chance glisse entre ses doigts invisibles





blanc 
pour la pureté


or 
pour 
la richesse


rouge 
pour la santé


noir 
pour la protection

chaque couleur chaque clochette chaque pièce

résonne comme 
un souffle


la patte gauche
accueille les visiteurs


la patte droite
attire la prospérité



dans 
ce geste
il y a une leçon

le visible et l’invisible se répondent




le chat ne fait rien d’autre

que montrer 
l’intention


la circulation de l’énergie la relation

il est l’éphémère et le durable



un talisman et un miroir


un geste simple qui concentre

tout ce que le monde 
ne dit pas

dans sa présence silencieuse

on apprend 

à accueillir
à inviter
à voir le lien


entre le monde matériel et le souffle qui le traverse




Maneki Neko 


nous rappelle 

que chaque geste même petit 

peut ouvrir la porte 

où 


la chance et la conscience se rencontrent







ces figurines sont bien plus que des amulettes protectrices précise Yoshiko Okuyama ce sont des intermédiaires des émissaires qui font le lien entre notre vie et le royaume des déités Elles ont le pouvoir en période de désespoir et de détresse de transmettre notre appel à l’aide au monde spirituel 

un touriste prend en photo les innombrables maneki-neko qui décorent le temple Gōtoku-ji lieu de naissance de la figurine porte-bonheur
















où 
chaque mot 
ou 

petit fragment respire seul sur la page 


éphémère

le mot

flotte

comme une page

qui se déchire













au vent

dans le journal

disparu

les poèmes

se tiennent

un instant

et tombent

éphémère

la plume

tremble

le trait

se perd

le mot

s’échappe

les lecteurs

ont disparu

reste le souffle

des phrases

effacées

éphémère

chaque vers

comme un souffle

comme un battement

qui ne veut

pas durer

la lumière

traverse

la page

le noir

se fissure

la poésie

respire

dans le vide

éphémère

le monde

se replie

les mains

le saisissent

un instant

et déjà

tout

s’en va







l'éphémère en bloc justifié

éphémèreéphémère lemotmotmot flotteflotte commeunepage page qui se déchire sedéchire auventvent danslejournal journal disparu lespoèmespoèmes setiennent uninstant instant et tombent éphémèreéphémère la plume plume tremble tremble letraittrait se perd seperd le mot mot s’échappe s’échappe leslecteurs ont disparu disparu reste le souffle souffle desphrases phrases effacées effacées éphémèreéphémère chaque vers vers comme un souffle souffle comme un battement battement qui ne veut pas durer durer la lumière traverse traverse la page page le noir se fissure fissure la poésie respire respire dans le vide vide éphémèreéphémère le monde monde se replie se replie les mains les mains le saisissent le saisissent un instant instant et déjà déjà tout s’en va s’en va
















d’un trait qui figure et défigure


le geste pur de la création

tailler dans le papier dessiner dans l'air


naissance et effacement dans le même élan 
la main qui trace la forme
et déjà la fait trembler


poussières sculptées 








peinture

atelier rempli de projets blancs


la matière qui pense 
la lumière


le silence 
qui se souvient d’avoir été couleur

dans le monde béant







pourquoi si calme

parce que tout bouge en dessous


le calme n’est qu’
une peau

le repos 
d’un tumulte 
qui respire sans bruit










ce que l’on tend pour guider
ce que l’on relâche pour suivre
le lien fragile entre le désir et le vide


laisses















par un fil du vent

être porté sans direction
tenir au monde par l’invisible


suivre la parole légère de l’air


le jour

(tient à peine)

un mot
passe

reste la trace
ou rien

on dit lumière
mais la phrase casse












ici
ça vacille
encore

quelque chose voulait dire
puis s’est tu

à l’arrêt


le mouvement qui retient son souffle



l’instant 
où le temps écoute


la page
respire
trop fort

l’air est plein
de tentatives





je marche
dans une syntaxe
déboulonnée



rien ne se fixe
et c’est cela
le monde


dehors le vif
là 

où la vie n’a plus de contour
où l’air pense avant nous



dehors mais vide le dehors

le monde ouvert sans présence
l’espace vaste sans regard


le dehors devenu surface sans écho
où même le vent ne sait plus qui il traverse




varappe


l’art de grimper la pierre 
comme on chercherait à comprendre le ciel













jeudi, octobre 30, 2025

 




aujourd'hui c'est

promenade aux Colombières


la beauté du bois de chalet exposé au soleil
n’est pas celle du neuf
mais du 

temps







le bois se dore
se grise
se ride
comme une peau qui a tout vécu


les ultraviolets y gravent leur alphabet lent
les intempéries y déposent des ombres de nuages


le vent polit la fibre
la pluie en révèle la veine
le froid resserre son souffle

ainsi le bois devient mémoire
non matière morte mais présence patinée
où chaque éclat raconte une saison


c’est la beauté de ce qui s’abandonne sans se perdre


le passage du brut au vrai
la métamorphose de l’utile en témoignage

le bois du chalet
exposé à tout
devient une sagesse 


celle d’endurer la lumière
jusqu’à en devenir lumière lui-même























lochies 

du grec lochia   couches 

médecine 

les écoulements utérins qui suivent l’accouchement


les lochies sont un mélange de sang de mucus et de débris utérins que l’organisme évacue pendant plusieurs jours — parfois semaines — après la naissance le temps que l’utérus retrouve son état initial


du grec lochos qui signifiait à la fois accouchement et guerre  

étrange coïncidence 
donner la vie c’est aussi traverser une bataille.














les lochies

ce sont les derniers restes du monde 

d’avant la naissance


la trace charnelle 

du passage entre deux états de l’être

la mémoire du sang qui a ouvert la lumière


















lithogenèse

du grec 

lithos 
pierre 

genesis 
naissance



en géologie c’est le processus de formation des roches c’est-à-dire l’ensemble des phénomènes par lesquels les matériaux minéraux se transforment se consolident et deviennent pierre — qu’il s’agisse de roches ignées nées du feu par cristallisation du magma sédimentaires nées de dépôts et de pressions lentes ou métamorphiques nées de la transformation d’autres roches sous la chaleur et la contrainte






sens métaphorique possible 

la lithogenèse peut aussi désigner le moment 

où le fluide se fige
où la pensée devient forme
où le temps se dépose en matière 


la naissance de la pierre 
comme symbole de permanence dans le flux



















une graine carpolithique

dans le silence des âges 

s’endormait 












une graine carpolithique 

souvenir minéralisé d’un fruit qui rêvait encore de lumière









carpolithique


du grec karpos fruit graine et lithos pierre


terme rare utilisé en paléobotanique pour désigner ce qui concerne les fruits ou graines fossilisés  les carpolithes  empreintes ou restes minéralisés de végétaux qui témoignent des floraisons anciennes de la Terre




carpolithique 


évoque la mémoire pétrifiée du vivant


le moment où la douceur du fruit devient pierre


où la fécondité se change en trace


où la vie garde sa forme dans la lenteur minérale du temps






tout est 

lithogenèse   

ou 

lochies 

fruits 

carpolithiques 

de l'arbre défendu


























lieux trajectoire

Tête Chevaline

Plaine de Chamousset

Vercors

novembre 2024







ouverture sur de grands espaces

avec


André Breton



où chacun ne peut plus pour soi-même

qu'avancer sans bruit











avancer sans bruit


laisser les pas se fondre dans le souffle 

de la terre


penser sans imposer 


agir sans laisser 

de trace


être présent comme un vent léger
qui traverse les feuilles
et disparaît




c’est 
l’art de l’attention 
pure 

où 

chaque geste est écoute
chaque silence 

présence














 

nomadic spirit

il va
sans lieu


cherche
sans chercher


se fait
passage


non racine
mais vent


non demeure
mais regard















il sait
que la pensée
ne tient
qu’en marchant



il s’efface
pour que le monde
apparaisse



esprit nomade
ne possède rien




et 

c’est 

ainsi

qu’il comprend

tout




















 



qu’elle marche
sur la terre ferme

comme si
la solidité
était encore
possible












que le vide s’ouvre
sous ses pas


silencieusement
comme une
respiration
du monde


qu’il ne lui reste
qu’à s’y habituer

à faire du vertige
sa demeure


à laisser le sol
se dissoudre
jusqu’à l’air


qu’elle tombe
sans chute

qu’elle demeure
sans appui

qu’elle soit
suspendue


entre
être
et
n’être pas


et qu’enfin
dans cet équilibre
invisible

elle
comprenne


que marcher
ce n’est pas
avancer


mais
consentir
à
l’absence
de
sol














 

que je marche sur la terre ferme
pour que le vide
s'ouvre sous mes pieds
qu'il ne me reste qu'à m'y habituer













 


ce n’est plus 
un événement passé
mais 

une condition existentielle

celle de devoir s’habituer au vide 
comme à une part naturelle 
du monde


















archipel anonyme


îles dispersées dans une mer 

de silence


fragments d’être qui ne portent pas 

de nom


une figure du multiple sans centre


un ensemble sans hiérarchie


chaque existence est autonome et pourtant reliée par le flux 














communauté sans visage


fraternité du disparate


lieu où l’identité se dissout pour devenir relation



anonymous archipelago
une constellation mouvante
où brille l’infime égalité des vivants









 



identité obscure

ni le masque ni le nom

le lieu où se cache 
ce qui nous traverse sans se montrer





le noyau invisible de l’être
celui qui échappe à la définition et à la mémoire


l’ombre qui éclaire plus qu’elle ne voile



l’identité obscure est mouvante

elle se révèle 
 

fragments

dans 

le geste
le regard 
le silence



se dérobe toujours quand on croit 
l’atteindre



la profondeur du soi qui n’a pas besoin de se connaître
pour exister pleinement



lumière 

invisible 
qui soutient tout ce qui est 
visible



















percevoir le minuscule voilà la clairvoyance


voir 

l'infime 

dans le grand 

le monde dans un détail













la vie 
dans un silence

le temps 
dans un instant

l'éternité 
dans un souffle


le cosmos dans un givre de surface


la vérité est dans le frémissement imperceptible

la clairvoyance est un art



sagesse du regard 

être 
traversé 
par le monde























 

sortir c'est vivre




j'ai ouï dire que celui qui sait se ménager 
ne rencontre ni rhinocéros 
ni tigre


























 


l’enseignement sans parole

c’est la transmission 
par la présence plutôt que par le discours

ce qui s’enseigne quand rien n’est dit 
mais que tout se montre

c’est le geste du silence 
qui éclaire plus que la phrase



















la vérité qui se 
dépose 
dans le regard 
dans la manière 
d’être 
dans le souffle

c’est la reconnaissance que le savoir le plus haut

ne s’impose pas 
mais 

se rayonne


la compréhension naît parfois 
de la résonance et non 
de la démonstration

c’est l’enseignement des choses simples
d’un arbre qui se tient droit
d’une flamme qui brûle sans parler
d’un maître qui se tait parce qu’il sait
que tout ce qui compte
ne peut être dit
qu’indiqué















 


richesses inouïes

non celles qu’on possède
mais celles qu’on ne peut qu’accueillir

les richesses inouïes sont les trésors du simple
les instants qui débordent leur mesure
le murmure d’un sens que nul mot ne cerne


ce qui échappe à l’économie du monde















ce qui vaut sans se compter
ce qui donne sans se perdre


elles sont inouïes parce qu’elles demandent 
une oreille nouvelle

une écoute qui ne veut rien retenir seulement s’émerveiller 
d’être traversée























 


opéra fabuleux

ce serait le nom du monde quand il se met à chanter
l’union de la voix et du mythe
du destin et du son







l’être est une mise en scène infinie


où chaque chose joue son rôle sans connaître le texte
où le réel devient spectacle non par illusion mais par excès de réalité


l’opéra fabuleux c’est le drame cosmique de la conscience 
le lieu où la matière se raconte 
en musique

où la pensée entend enfin que tout ce qui existe 
est déjà 


une fable 
qui 
se chante elle-même















 



magique étude 

ces deux mots ouvrent 

un espace où la pensée cesse d’être pure analyse 
pour devenir 

expérience de présence























une connaissance qui ne dissèque pas 
mais contemple

une intelligence qui ne sépare pas le sujet et l’objet 
mais les laisse se rencontrer dans 

une clarté émerveillée


l’étude devient magique quand elle ne vise plus la maîtrise mais la résonance quand comprendre revient à se laisser traverser par ce que l’on cherche à comprendre alors le savoir se fait transparence non pas possession mais participation

c’est la pensée au point d’équilibre entre le rationnel et le poétique celle où la lucidité et l’émerveillement se confondent où apprendre revient à s’éveiller et où le monde au lieu d’être déchiffré se révèle

















l’étonnement philosophique

ouverture du regard devant ce qui semblait aller de soi
naissance du penser là où le monde cesse d’être évident


penser


écouter le monde résonner en soi
et se demander si cette résonance est le monde ou soi-même


penser


écouter le monde depuis l’intérieur du silence
tenter de donner forme à ce qui n’en a pas encore

















cosmos

totalité ordonnée du chaos
le souffle unique où le multiple se reconnaît


chaos


fond sans forme
le possible avant le monde
l’abîme d’où naît toute forme et où toute forme retourne


mot


éclat du silence
fragment du monde cherchant à se dire













idée

trace lumineuse du réel dans l’esprit
forme pure avant la matière













 



on peut à la fois 
connaître la vérité et jouir de rien

un aphorisme de dépouillement 
une brèche dans la logique du monde

un point d'équilibre fragile

















connaître la vérité 

c’est toucher ce point où tout se défait
où les illusions s’effondrent où le désir ne sait plus quoi vouloir


la vérité n’offre pas de récompense elle ne console pas
elle éclaire et cette lumière brûle


jouir de rien 

c’est peut-être la seule joie possible après cela


une joie 
sans objet 
sans attente 
une clarté nue

celle 
du vent 
dans la pierre 
du silence 
dans la pensée
des vagues sur le sable


une joie 
sans nom qui ne dépend plus 
de rien


l’un et l’autre ne s’opposent pas
ils se rejoignent dans un point d’équilibre fragile
où le savoir et le vide coïncident

là où la vérité cesse d’être une conquête
et devient un état de transparence
là où rien ne manque
parce que rien ne pèse plus



là 
où connaître
et jouir
reviennent simplement
à être














mercredi, octobre 29, 2025

 

A R Ammons naît en 1926 dans une ferme de Caroline du Nord il grandit parmi les champs les rivières les collines où le vent semble déjà lui parler il étudie les sciences naturelles il observe le monde avant de vouloir le dire il découvre que la langue peut être une rivière aussi fluide que la terre qu’il laboure après la guerre il enseigne écrit enseigne encore 

sa poésie naît de la marche du regard de la solitude il n’écrit pas pour expliquer mais pour écouter il laisse le monde parler à travers lui il vit dans la discrétion la simplicité il regarde les choses ordinaires et leur donne une profondeur cosmique il croit que chaque mot peut contenir une galaxie il publie des recueils comme Corsons Inlet Sphere Garbage où la nature et la pensée se fondent en une même respiration 

il reçoit les plus grands prix américains mais reste un homme de silence un homme des chemins et des feuilles il meurt en 2001 laissant derrière lui non pas des certitudes mais des traces de présence des gestes d’attention dans le flux infini du monde










Corsons Inlet (1962) 

I see narrow orders limited tightness
but will not run to that easy victory
still around the looser, wider forces work
I will try
to fasten into order enlarging grasps of disorder enlarging scope
but enjoying the freedom that
Scope eludes my grasp that there is no finality of vision
that I have perceived nothing completely
that tomorrow a new walk is a new walk

dans ce poème Ammons médite sur la promenade
la perception et le chaos vivant du monde

il refuse les systèmes et célèbre la fluidité du réel
la beauté de ce qui échappe



Corsons Inlet  traduction libre

je vois des ordres étroits
des serrures minuscules de sens
mais je ne courrai pas vers cette victoire facile

autour encore travaillent les forces plus vastes plus lâches
je tenterai
de lier un instant en ordre l’élan du désordre
d’élargir l’emprise d’une forme qui s’échappe

mais je goûte aussi la liberté
de savoir que la portée me fuit
qu’il n’y a pas de vision finale
que je n’ai rien perçu tout à fait
que demain une nouvelle marche
sera une marche nouvelle


dans cette écriture 
Ammons marche dans la nature et pense avec le paysage
le poème devient un espace 

ouvert 

où 

penser = marcher = respirer


l’ordre n’est qu’un moment dans le chaos
et le chaos une promesse d’infini

















 




un souffle d'espace de silence de présence

entre 
le passé qui n'est plus 
et l'avenir qui n'est pas encore 
l'instant où l'on existe 
n'est rien...













entre
le passé
qui n’est plus

et l’avenir
qui n’est pas encore

l’instant
glisse

rien

un souffle
un battement

entre
deux absences

le pas
sur le fil
du temps

je tends la main
l’instant s’efface

je dis je suis
et déjà
je n’y suis plus

le monde
passe
à travers moi

je passe
à travers lui

vide
lumière
souffle

rien

et pourtant
tout























 






comment le temps a-t-il bien pu s’écouler 
avant que nous soyons là 
pour le penser 












cette coulée muette avant la conscience cette durée sans regard ni témoin le paradoxe de l’ancestralité ronge la pensée comme une eau souterraine comment dire qu’il y a eu un avant sans bouche pour le dire sans pensée pour le compter sans mémoire pour le retenir car le temps n’existe peut-être que dans la pensée du temps et pourtant les montagnes se sont levées les océans se sont ouverts la lumière a voyagé dans le vide avant que l’œil ne la nomme 

le monde a respiré sans savoir qu’il respirait alors le vertige commence car si le temps précède la conscience alors la pensée n’est qu’un écho tardif une ride sur la surface du réel mais si le temps n’existe qu’à travers nous alors le monde entier s’effondre avant le premier regard 

nous sommes pris entre ces deux abîmes la matière sans esprit ou l’esprit sans matière et dans cette fracture nous essayons d’habiter un instant de dire je suis dans ce qui fut toujours déjà là de parler dans un silence plus ancien que le mot même de présence et dans le battement du sang nous entendons encore la longue durée des pierres qui nous précède et qui continue sans nous
















prologue de réalité


il y a 
plus de choses 
au ciel et sur la terre
Horatio que dans toute votre
philosophie


cette phrase claque 
comme une fenêtre ouverte sur l’invisible
elle sort de la bouche d’Hamlet au moment où la raison chancelle 
face à ce qui la déborde




There are more things in heaven and earth Horatio
Than are dreamt of in your philosophy







 

 

elle dit que le réel est plus vaste que nos concepts que nos cadres que nos certitudes que la pensée humaine construit des grilles où le mystère ne rentre pas et que pourtant ce mystère persiste qu’il bruisse autour de nous dans la nuit du monde


c’est une leçon d’humilité


Hamlet parle à Horatio l’homme raisonnable l’étudiant en philosophie celui qui croit que le savoir peut tenir tout le ciel dans un syllogisme mais Hamlet a vu un spectre il a senti la faille entre le visible et le dicible et il comprend que la connaissance ne suffit pas à dire l’expérience du tremblement

ce vers ouvre la porte à la part inclassable du réel aux intuitions aux songes aux présences muettes
à tout ce qui échappe à la mesure et qui pourtant pèse sur la conscience

c’est peut-être cela la véritable philosophie non pas enfermer le monde dans un système mais rester ouvert à ce qui le dépasse à ce qui ne peut être pensé qu’en frôlant le silence















 



philosophie 
prise in sensu cosmico
c'est-à-dire selon un concept cosmique
lequel se rapporte aux fins essentielles de la raison humaine


que puis-je comprendre 













sinon le tremblement du monde en moi 

les ombres qui passent entre les mots 

les éclats de sens que la raison ne retient qu’un instant 


comprendre 

c’est toujours s’approcher d’un feu sans jamais le saisir 

la lumière brûle les yeux de celui qui cherche trop 

la vérité se dérobe sous le pas de la pensée 

et pourtant 

je marche encore dans ce brouillard d’évidence et de doute



que dois-je faire 


sinon avancer malgré le vertige 

sans mode d’emploi du bien 

sans promesse de récompense 


faire 

c’est choisir dans l’infini des possibles 

le fragile fil de sa propre exigence 


c’est risquer 

la faute pour toucher la justesse 


c’est inventer 

la morale à hauteur d’homme 

dans la lente oscillation 

entre l’amour et 

la loi



que m’est-il permis d’espérer 


sinon le peu de lumière qui persiste quand tout vacille 


espérer 

c’est l’acte insensé 

de celui qui regarde la nuit et y voit déjà le matin 


c’est croire 

à la continuité d’un sens même quand le sens s’effondre

 

c’est confier 

à l’avenir la part de soi qu’on n’a pas encore comprise



qu’est-ce que l’homme 


sinon cette question qui se pose elle-même 

ce souffle qui doute et qui se souvient 

ce pont tendu 

entre l’animal et l’étoile 

entre la poussière et le verbe 


l’homme 

c’est la blessure du savoir et la caresse de la pensée 

la conscience d’être un instant entre deux infinis 


il n’est rien et pourtant 

il demande tout 


il s’élève 
dans le silence du monde 
et le monde s’y reflète un instant 
avant de s’effacer






































 



les forêts avalent presque tout 

elles absorbent la pensée la fatigue la mémoire et le bruit du monde il suffit de marcher un peu pour sentir que les contours se dissolvent dans l’air que les arbres se chargent de ce qu’on ne sait plus dire la terre aspire les pas comme si elle voulait nous rendre anonymes la forêt efface la chronologie 












le temps se plie dans la mousse et la lumière se déplie sur les pierres chaque souffle devient une idée qui s’effrite aussitôt qu’elle se forme rien ne reste stable ici tout s’engloutit dans la lenteur du vivant 

on ne sait plus ce qui commence ni ce qui finit les troncs se répondent les feuilles parlent entre elles et dans ce murmure on sent que le moi devient une poussière tranquille 

les forêts avalent presque tout 

les gestes les mots les raisons il ne reste qu’une continuité sans nom un long glissement d’être où penser n’est plus nécessaire seulement traverser et être traversé par le vent par la pluie par l'ocre qui avale doucement jusqu’à la voix intérieure qui croyait encore décrire















Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage.
Henri Michaux , Face aux verrous.

Du "Dao" originel
du commencement du réel
des signes célestes
des formes terrestres
des règles saisonnières
de l'examen des choses obscures
des esprits essentiels
de la chaîne originelle
de l'art du maître
des évaluations fallacieuses
de l'équivalence des moeurs
des résonances du "Dao"
de l'inconstance des choses
des paroles probantes
de l'utilisation des armes
montagne de propos
forêt de propos
du monde des hommes
du devoir de se cultiver
de la synthèse ultime


"ô le plus violent paradis"

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C.Olson çacest café calcul Camino Campo Cantos Capital Capricorne Captures Carl Andre carnet Carson Carte postale Cartes et globes Carver Casas Cavale cavernes Cazier CCB CCEM CDLP CDLRP CDMDCDD CDN CDRSLS CDS ce ce qui est ceci cela Céline Celui Cendras cequej'aime Cerbelaud cercles Cerf Ceux Cézanne CGJ CH5 chaman Champs chant chant1 Chants et Poésies Chappuis Char chartres Chartreuse Chaton Chemins ChenZhen Chladni Choeur Choisir Chômei Chose Christian Dotremont christo Chu-Ta Ciel Ciel profond Cioran Circé citations civilisations CL Claude Favre Claude Simon Clausewitz CLBC Climat Closky Clouscard CMDOT Code Cole collages coller Collines collobert Combines Côme comme comment Compact compostelle conatus conscience constitution contingence contre conversation Copier Corbeau corpus Cortazar couleur covid CP Cravan Creeley cri CS.PAP CSB CSMM Cummings cut Cut 1 CV Cyber cycle Cyrano CyT D.SNLS Dada DALA Dans Danse Dao Dates DCPC DD DDLR de De Vries Decout DEE definition définitions DEGAULLE Deguy Deleuze Delillo délires Démocrite Denis Roche Déplacement Dérive Derrida Des Déserts Désir Détails Détournement DETQC Dextre DFRC DH DI Diable Dialogues Dickinson Dillard Diogène Divers DJLC DLADLS DLNI DMI DMOAM Domerg Donne Dryas DSDLDS Duchamp DUM Dumond Duncan DUNE Duras Durer Duvauroux DVDC Dworkin E E.Baer E.C E.E. E.O E.P. EA EAIO EB écart énigme Echenoz échos Echos L.A. Eckhart Tolle Eco Ecosse écoute écritures Eddas EDG EDJ EDLCDS EDLF Edmond Jabès EDO EIJS elle ELLEDIT ELLELL Elles Ellul EM Emmerson Empédocle EN ENCORE encres et musique Encres et peintures Ennéade ennui EnSof Entre entrelacs environnement Eons EPE épiphanies épistémologie EPLA ère ERRER Escher ESE Eshleman Esnault ESPA Espace Espitallier essais ét été Etel Adnan ETLPDMP Etna étoile Etymologie Eucharistie Euler évangile Eventail Exergue F F.A. F.EAA F.O F.Pirates FAA Fable Fadeur faits FAJ Faune Fayçal Fengliu feu Fiction Films FiniSol Finkielkraut FIVE FL Flore fmr FNAR Foligno Forest Foucault Fourcade Fourier FP FQPCC Fractales Fragme Fragments France François Cheng Frappat Frémon Fréquences Fugue Fuji Futur G.C.L. G.Luca G.R.I Gary Snyder Gaza GB GDD GDLMC GDT GEGO genese Genet Genji Géologie géométrie géophanie Géopoésie Gervais Geulincx GIA Gif Giffard Giovannoni Girard Giraud Giroux Gizzi Gleize Glossaire GMH Gnoséologie Gobenceaux Godard Godwin Goethe Gombrowicz Gongora Goodman Nelson GOPC GPDB GR54 GR70 GR91 Graal Grâces Gramm gris Grothendieck Guerre Guesdon Guy Debord Guyau Guyotat GVDT GWFH Gygès H H.D. H.P Hadot Haenel haïku Hamant Hamish Fulton Hamon Harms Harrari Hart Crane Hausmann Havet HE Heaney Hécate Hegel Heidegger Henri Michaux Henri Thomas Herbes Herta Müller Hésiode Hesse Heures hexagrammes HFSR HHPC Hikmet Hillesum Hiroshi Yoshida Histoire HM HN HO Hocquard Hofmannsthal Hohl Hölderlin Hominidés homonymies Houellebecq HR. HRC HS HSCDLAE HTH Hubin Hugo Ball Huguenin Hume HV Hymnes orphiques Hypérion hypertexte Hypnos i I remember I.P-B. IA ici idéogrammatique IDLR IFE Igitur il Illuminations illuminer illuminisme ILVLA ilya immédiat immédiatement Impensable impératif imperceptible Impresses Index individu Infini Infinitif initiales inquiétude Insectes installation instant Internet Interrompre invisible Irwin Ishihara Isidore Isis isolato Issa italiques Ivsic J-P Michel J.J.F.W. J.J.U. J.L.P Jaccottet jaime Jakobson Jankélévitch Jardin JAZ JBE JCERDM JDLF JDS JE JE & Jean jean Daive Jean Michel Lou JELRLT Jesuis Jésus jeu JHN Jirgl Joan Mitchell John Cage Jouffroy jour jour17 Journal Jours jours17 Jousse JR Juarroz Jullien JYL K.G K.K Kabîr Kafka Kairos Kaplan Kapoor Kathleen Raine Katué Kawara Kay Ryan KDCN KDICK Keats Kenneth White Kerouac Khazar Khlebnikov khôra Kiarostami Kingsley Kircher KK KLTDD koan Koons Koshkonong Kosuth KOUA Kral Kuhn Kundera Kunitz Kybalion L.A.S L.D. L.R.des Forêts L.S L'EI La Croix La parole de l'autre La vie de la montagne labyrinthe lac Lacs LADR lafabrique Laforgue Lagopède LALELES Lamantin LAME Lapiaz Laporte Roger Larry Eigner latin Laugier Laurent Margantin LBA LCC LCD LCDI LCDP LCI LCR LCS LD LDB LDLH LDM LDMC LDMH LDR LDS LDV Le Clézio Le Livre Le poème LEC LECDF LECLA Lectures LEDUI LEE Lee Ufan LEF légende Leibniz Leibovici Leili Anvar Lely lensball lepoète Les eaux Les empereurs Les fils Les oiseaux lesoi Lespiau Lessing Lettres Lev Rubinstein Lex1 lex2 lex3 lex5 lex7 lex8 Lexie LFDH LFDLP LFDP LFDRT LFMR LFQ LGD LGDE LGDFASP LGDLM LGDP LGPDB LGS LGTDLP LGVDLH LHDD LHS lieux Lieux-source lièvre Ligne7 lignes Lionel André éclats Lionel André éditions Lionel André encres Lionel André photographies Lionel André randonnées LIQV Lisa Cairns list listes livrelit LJDP LLDLI LLDME LLDO LLDP LLDQ LLL LMDDDLH LMDF LMDLE LMDM LMV LO LOAN LODL LOGOS lois London Lorand Gaspar Lorenzo Menoud Louise Bourgeois Louise Glück LPC LPDLE LPDP LPDS LPI LPM LQDLE LRDD LRDP LRDR LRDT LSDA LSDS LSDV LSMT LSNDLR LTDS LTO LTR LUELADC Lune Lupasco Lus & Mus LV; LVB.TDSDC LVDDP LVDT LVESO LVLTDLO LVMDE Lyn Hejinian Lynn Schwartz M M.Caron M.Craig-Martin M.S.M M.Trinité Ma Macedonio Fernandez Machado Maestri Maggiore Maïakovski Mains maintenant Mais Mallarmé Malrieux Mandalas Mandelstam MANEKINEKO Manganelli Manifeste Manon mantra Manuel Joseph Manzoni Map Marchand Marcheurs Marelle Marie Martin Ziegler Marx Masao Yamamoto masque Massera Matinaux Matsui Matta-Clarck Matton Mauguin maximes MBK MBO MC McCord MCH McLuhan MDA MDC MDLADLE MDLF MDOU MEC Mécanisme Méditations Meillassoux Mélusine mémoire Memories Menus Meraviglia Merci Mercredi Mercure Merton Thomas messages Mesure Métamorphoses Métaphysique Métis Metro MFRC MG Michon micro microcosme mieux Millet Milton Mina Loy Misrahi Miura ori MJNYCR MK monade Mondo Monostiques Monosyllabes Montagnes et Glaciers Montagnes poèmes Montaigne Montale Monteiro Moore Morris mot mots Moving mp3 MPUSPM MSerres MTAS murmure Murphy Murs et Fenêtres Muscle Musil Musique MWLG Mystères MZD N N.M Nabokov Nadja Nagarjuna Nagori Nancy Napoli Narnia Nassim Haramein Nathaniel Tarn Nature Nauman NDBDP NDDP NDLT Neiges Neil Mills Némésis Nerval neuf Nice Niedecker Nietzsche Nirupana NLJNLH NOBUO noeuds Noguez Noir nOmbres Nonnos Norge NOTEPAD Notes-Book Notes-Rapides Notifications NOUS noûs Nouveautés Novae Novalis Novarina NP NPhS NRSNPEM Nuages Nuits O.Pé Oberland objets Objets d'Amérique Oblomov Ockham Octaèdre ODIN ODSI œil OELDT Ogadine Olivier Cadiot OLR OM ON ondes Onfray onthologie Opalka Oph. Oppen OR Oraison Orcia Orphée Orwell Oscar Oscarine Bosquet OSMH oui ours Ovide P.A P.B.Shelley P.L. P.observatoire P.P. P48 Paddle Padirac Pages PalestineIsraël palimpseste Palmer Paolo Icaro papier PAR Para Paracelse Paradis Parant parapoésie parenthèse parfum Parian Paris Parlant Parménide Paroles particules Pascal pasolini Passages Paul Celan Paul Valéry Paysages PB PC PCJDA PDJVS PDLBELM PDLC PDLE PDM Pêche peck peintures numériques L.A. peirce Pennequin Penone PEPDLE Perec performance permaculture Pessoa Peuchmard peut-être PGDR Ph.Beck pharmakon Phi Philippe Grand Philippe Sollers philologie Photographes PHPN Phrases phusis Pi Pierres Pierrette Bloch Pieuvre Pin Pise Pivot Pizarnik Plagiat planètes Plankl Platon Pléonectique Pleynet plongeur Plotin Pluie Plus PM PNQ PNSLTS PO POCP Podiensis poésie Poignant Poindron Points Politikos polygraphe pommes Ponge Pour praxis prénoms prépositions presque Prière Printemps Prokosch Promenade Properce propositions Proust PRYNNE Psaumes PSDUP ptyx PUB puiser puissance Pyramides Pyrrhon PYS qi Qualia quand quantique Quatrebarbes quelqu'un QuelqueChose quelquefois quelquepart question Questions Qui Quignard Quiz quoi Quotidien R.G.Lecomte R.M. R.M.I R.M.T. Rachi Rae Armantrout Raison ram Range Raphoz Raven RBDBB RBLPDT RCETTM RCLSDF RD RDLB Recettes Reclus Refuges et cabanes règles Renaud Camus René Daumal REPA Répétition résumé Rêve Revenir Reverdy Révillon Rexroth Rey Reznikoff Richard Long rien Rilke Rimbaud RIP Ristat Rivières RL.P&J RLP RM.ACDLE Robert Barry Robert Filliou Robert Hainard Robert Lax Rocamadour rocher Rochery Roger Ackling Roman Rome Roses Rosset Rothenberg Rothko Roubaud Roud Routes Rouzier Royet-Journoud RPW RR RSG Rubâï Rueff Rûmî Rumney Runes Ruscha Russes Ruyer RVALP Ryner Ryoko Sekiguchi s S.Tesson sa vie sable Sade sagesse Saigyo Sakaki Saliens SALXI Sam Francis Samivel Sangral sans Sans Titre Santoka Sappho Sator Saturne Savelli Savitzkaya SBL1 SBLI Sbrissa Schlechter Schopenhauer Schurmann Sculptures Sculptures Photographies L.A. SDM Sel selon SELP Seneca Sénèque Sengaï SGM Shakespeare Shitao Shiva Shônagon SI Sicard signal Signes Signets Sikelianos silenc SILENCE Silesius Silliman Simmel Simon Cutts Sinclair singularité Situation Sivan six SJDC Skalova Ski SLFDM soleil solénoïde Solutré Sommeil Sonnets Sons Sor Juana Sôseki Soto Soufi Soufre Soulages Souligne Sous le Pas SP SPHS SPiced Spicer Spinoza Spira spirale sport SPRCGB SPSLSA Squires SSM Stéfan Stein Steiner steppe Stromboli Structure Suarès SUBHDLH Suchère Suel suite Sun Tzu sur Suso sutras Swensen Synchronicité synonymes Synopsis T T.A T.C T.R T.S.Eliot Tabarini Takis Tanizaki tantôt TAOPY Tardy Tarkos TC Tchékhov TDQ TDUESDS TEL Temps Temps probable TeneT Tétralemme TEXTES Thalès Thé Théorie Tholomé Thoreau timbres TINTIN Tissu Titres TLP TN Tocqueville Todtnauberg tomates TOPOS Torque Toscane Toujours TouT TP TP.BN Traces Traduire Trains translucide TRICTRAC Triste époque Tsvetaeva TT TU Tumulte Tunnel Tweets Twillight Typoésie u.p.d.d.v UCCDC UCDD UDP UJAAB UJAJS Ukraine ULDLLA Ulysse UMO UMP UN UNM unmot UPDS UPSA usura UVD V V.E V.I. V.Kh V.P. VALC Valet vazquez VDSJ VE Véda Vegan vélo VEMDIL Venet Venise Vents VERBES Vercors vérité Verlaine Verne verre Vert vertical Vésuve Vézelay VGE Vico Victoria Hanna vide Vidéo Vilgrain Virgule visage Viton vitraux VJ VO voici Voies voilà voix volcan Voluspa Volut Von Aesch Vous Voyelles Vulcano W W.Benjamin W.I.P. W.S Wable Wagô Wajcman Waldman Waldrop Wallace Stevens Walser WB WBY wcw webasso Webcams Wermer Lambersy Werth WGJ WilliamBlake Windows Wittig Wolfgang Laib Wolfson wolman Woolf ww. WWFDH Xardel Xénophon Xu Xiake xxx Y.B Yanka YDM YISANG YOGA Zagdanski ZANZOTTO Zeit Zéno Bianu Zéro Zététique Zinoviega Zoom Zukofsky Zürn

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