il est trop tard
la scène classique est devenue
trop étroite
elle
s'est disséminée
jusqu'à
une limite
où il est devenu
impossible de classer d'affirmer
la nature de l'homme n'est pas naturelle
elle veut modifier la Nature
c'est pourquoi
elle est parfois extrême
les scènes se superposent
elles fourmillent
tout est tellement entremêlé
il faut être d'
une irrémédiable nullité pour ne jouer qu'
un seul rôle dans la vie
pour n'occuper qu'
une seule et même place dans la société
pour signifier toujours
la même chose
la vision
est impossible
les traces s'égalisent
le visage blanchit
les nombres
mêlés roulent comme des cercles
ce qui
s'annonce est
une verticalité sans liens
tirée dans toutes les directions
glissante
décentrée
tranchante
déplacements
anti-déplacements substitutions permutations
tout s'efface devant ce fonctionnement
sans passé
sans corps
nous sommes emportés
comme si nous en avions fini avec la surface
des signes morts
tout se décompose dans
un plan oblique
l'intérieur est suspendu et perdu de vue
chaque progrès est
un retour vers un commencement indéterminé
seul le nombre crée
un trait d'union
rien n'est perdu ni interrompu
le texte est inépuisable
les machines muettes savent désormais
lire
déchiffrer
compter
écrire et se souvenir
cela
meurt et revit dans
une pensée
qui n'est en réalité à personne
depuis le commencement
à travers
les coordonnées spatio-temporelles de l’Atlantide
l' événement convoque les désastres
soi-disant naturels
soi-disant humanitaires
soi-disant historiques et
soi-disant à venir
peut-être
faisons-nous preuve de bravoure
quand nous allons par le monde
tel qu’il est
et que nous assumons
sans ciller
ce que c’est que de vivre
et peut-être aussi lorsque
chacun progressivement se dépouille
de ce qu’il fut et qu’ainsi
nos cœurs s’allègent
de leur poids révolu
expérimentant jour
après nuit nuit
après jour
comment ne plus