Grand-Monde
est un livre tourné vers
les arbres.
Pourquoi écrire sur eux ?
Parce qu’ils plantent un rapport, à la fois essentiel et fragile, à la nature. Ils donnent en silence les coordonnées de notre monde. Ces poèmes font la biographie des arbres, appelés « Ils » dans la première entrée, « Les Longtemps ». Ils s’y dessinent dans leur verticalité, collectivité vulnérable, accueillante et fermée. On les voit tenir à la lisière de l’humain. Ils poussent à l’orée de l’Histoire. Ce sont des relieurs. Ils persistent.
la nature a des senti-
ments lents
des animaux de
langue morte im-
priment leurs corps
dans notre boue
un arbre enterré par
les branches ressem
ble à un arbre plan-
té dans la mer se
sent
seul
Aurélie Foglia