.
" Ne pas parvenir à saisir le coeur d'une parole, ne pas parvenir à saisir la parole dite d'un écrit, quel échec ! On doit saisir l'articulation des paroles et la constitution des textes, les éclairant au plein jour, les roulant dans le flot des grands fleuves, ce flot immense auquel rien ne résiste. Rien ne vaut la parole lorsque face à face, dans la rencontre de deux voix, il faut exprimer les aspirations qui sont au centre du coeur, et leur faire traverser le bavardage des hommes. Rien ne vaut le texte pour enrouler les faits du monde, garder en mémoire une longue durée et éclairer une vaste étendue, donner une compréhension de l'obscurité d'un passé lointain et dégager une expression de la confusion des contrées les plus éloignées. La parole est le son du coeur, le texte le tracé du coeur. Alors le verbe coule à plein flot tel un fleuve. On peut le suivre mais il est impossible d'avancer contre lui. Seul le fleuve est ainsi ! "
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire