Des volcans mal endormis expulsant d'un coup à quarante kilomètres de hauteur un torrent vertical de flammes et de scories. Un sol fendillé où fusent des jets de vapeur à haute pression. Une espèce de fougue primordiale des eaux, du vent, des nuages, des couleurs projetées à l'état pur sur le ciel et les horizons : noirs, ocres, soufre, pourpre, verts de cuivre, d'athanors, de pierres philosophale.
Vers le centre l'Ile repose encore sous les boucliers de glace des vieux Trôlls. A l'entour le silence poignant des laves ; des dizaines de vallées de Josaphat, des foules pétrifiées. Puis les landes semées de lacs hyperazuréens où se posent et nagent les cygnes de Délos, des canards sauvages, cent espèces aquatiques. Ils y froissent le reflet neigeux des Snaefells. A la côte, l'océan s'effondre avec tonnerre sur des plages peintes de nuances éclatantes ou funèbres, bat et contrebat des promontoires tourbillonnants d'oiseaux. Au fond des fjords les phoques se chauffent au soleil parmi les herbes longues et les nids d'eiders. Les saumons giclent sur le dos des cascades et les hommes tirent de la mer des collines de poissons, des montagnes de baleines. Telle est encore l'Islande qu'ont épousée voici plus de mille années Ingolfur Arnarson, et les autres
.Samivel, l'or de l'islande,
Arthaud
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