O midi de la vie, heure solennelle,
O jardin de l'été,
Bonheur inquiet du guet et de l'attente,
J'attends mes amis, le jour et la nuit, sans cesse.
Où êtes-vous, amis ? Venez, il est temps, grand temps
...
O midi de la vie, ô seconde jeunesse !
O jardin de l'été !
Bonheur inquiet du guet et de l'attente !
Amis, je vous attends, le jour, la nuit, sans cesse,
O mes amis nouveaux, venez, il est temps, grand temps.
°
Nietzsche
Poésies
éditions Ivrea
°
L.A. photographie, église de Zermatt, juillet 2009
1 commentaire:
le soleil atroce des rêves
le cadavre gluant des lunes et du désert
quand la mer basculée par une intoxication d’algues amères
met un trait d’union entre le ciel flexible et ton visage
de gazelle noire
sont sous l’aisselle moite du passeur
plus nombreux que les oiseaux de toute la terre
les sépulcres sont tombés sur les froides rivieres
il fallut une arme : ma langue sèche ma langue aveugle
recrachant les intrépides chevaux du vol des
superstitions
et du sacre
d’un printemps éventré
par nos pieds roides
et voici s’étendre à même ma peau
le chien oblique des menaces avortées
ciel bas
torpille pillant nos faces
les fossiles aigris les uniformes
et cette maladie sur leurs prunelles grises
viaduc
et
silence par ces reptations d’affres engourdies
mais
qu’est-ce une fleur sinon la mort des tarentules
je dis ce feu blanc et noir ou violet
parmi les toits vétustes du lointain
je dis l’avion-mouche-étrange sur nos cous virides
et nous demandions si nous n’étions pas noyés depuis
des siècles
je dis cet ordre immanent ce costume d’aigle mort-né
je ne dis rien passons par si peu d’anses éclatées
les sépulcres sont tombés sur les froides rivières
notre marche était un filet
sans hargne
nos bras claquaient
sur le dos lisse du ciel mulet
et nos yeux prématurés
sur tes visages refleuris parmi les ronces
quand
rejetes par la tornade
nos corps émus firent des flaques dans la liberté
Mohammed Khaïr-Eddine, A Jean Dufoir, in Soleil Arachnide (1969)
Enregistrer un commentaire