Couper et Copier 

couper est un geste de décision 

il sépare interrompt retranche

couper c’est créer une limite 

accepter une perte pour faire apparaître une forme

dans la pensée comme dans l’écriture couper clarifie 

ce qui est ôté révèle ce qui reste

copier 

au contraire est un geste de continuité

il prolonge reproduit 

transfère sans entamer l’original

copier conserve diffuse multiplie

là où couper engage un risque copier rassure par la fidélité

entre couper et copier se joue une tension créative  

l’un transforme en retirant

l’autre propage en dupliquant

trop copier fige 

trop couper isole 

la création naît souvent de leur articulation  

copier pour transmettre couper pour inventer

Copier et Coller 

copier 

est un geste de prélèvement  

il isole un fragment le met en réserve le détache sans l’altérer

copier suppose un choix même discret 

décider de ce qui mérite d’être repris

c’est un acte de reconnaissance parfois d’admiration 

parfois de nécessité

coller 

est un geste d’inscription

il réintroduit le fragment dans un autre contexte 

lui donne un nouvel entourage une nouvelle fonction

coller n’est jamais neutre 

le sens se déplace se transforme se recompose

le fragment collé ne revient jamais identique à lui-même

entre copier et coller 

se joue une poétique du montage extraire et réassembler

déplacer pour faire voir autrement

là où l’original se voulait continu le geste du collage introduit 

l’écart la surprise parfois la critique

copier prélève  coller interprète