un paradis apocryphe
le paradis n'est pas après
il est dans la vitesse même de l' instant
quand la phrase s' ouvre et que le temps cesse de peser
ici rien n est jugé rien n' est séparé
tout circule dans une clarté vive
sans tribunal ni promesse
le corps pense librement
le souffle écrit avant les mots
la joie n' a pas d' objet
elle est l'état naturel de la présence retrouvée
les anciens mythes se taisent
les hiérarchies fondent comme neige dans la lumière
il n y a ni chute ni salut
seulement une traversée continue du réel devenu lisible
le langage ne décrit plus il agit il vibre il éclaire
le bruit du monde se dissout dans une musique rapide et précise
chaque seconde est pleine chaque silence parle
le rire fend les vieilles peurs
l' histoire se replie comme un décor inutile
ici l éternité n' est pas longue elle est exacte
elle tient dans le maintenant répété sans fatigue
le paradis apocryphe ne promet rien
il est déjà là pour qui sait accélérer sans fuir
voir sans croire aimer sans posséder
et laisser passer la lumière sans lui donner de nom
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